Désormais, Madagascar disposera d’un cadre institutionnel permettant d’instaurer des règlementations pour le secteur de l’agriculture biologique. Après avoir obtenu l’aval des parlementaires au mois de mai 2020, la loi 2020-003 portant sur l’agriculture biologique à Madagascar a été validée par la Haute Cour Constitutionnelle.
Pour les exploitants agricoles comme pour les opérateurs malgaches, l’adoption de la loi 2020-003, portant sur l’agriculture biologique est une réelle opportunité. Travaillant de concert avec des partenaires des secteurs privés, dont SYMABIO (Syndicat Malgache d’Agriculture Biologique) ou CASEF (Croissance Agricole et Sécurisation Foncière), le ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche veut mettre en place un cadre règlementaire pour la filière agriculture bio. Cela permettra désormais aux produits malgaches de bénéficier d’une certification Bio pour pouvoir se frayer un chemin facilement sur le marché national, régional et également mondial. Â
Par définition, l’agriculture biologique est un mode de production qui n’utilise ni produits chimiques comme les engrais ou les pesticides, ni OGM (organisme génétiquement modifié). Ce système de production met plutôt l’accent sur la qualité des produits et le respect de l’environnement. De fait, plusieurs critères entrent en jeu dans la certification des produits dont la traçabilité du produit depuis la production jusqu’à la commercialisation.
Plus de facilité pour les producteurs et opérateurs malgaches
Dans un pays où l’économie repose en grande partie sur l’agriculture, l’essor de la filière est une réelle opportunité, notamment la mise en place d’une règlementation pour la certification bio. Aujourd’hui, l’agriculture bio impliquerait 23.000 producteurs et 177 entreprises selon les chiffres du MAEP. Pourtant, le développement réel de ce secteur est resté jusqu’à maintenant en retard, dû notamment à l’absence d’un cadre règlementaire. Cette nouvelle loi, dont le décret d’application reste attendu, comporte 33 articles et fait mention entre autres des principes généraux de l’agriculture biologique à Madagascar, de son champ d’application, du système d’évaluation et de la conformité des produits.
Il faut savoir que pour obtenir une certification bio, les producteurs comme les opérateurs économiques devaient jusqu’à maintenant se référer aux règlementations européenne, américaine et japonaise. Grâce à cette nouvelle loi, la condition de mise sur le marché des produits sera plus allégée, les exportateurs n’auront plus besoin d’une double certification pour pouvoir répondre aux normes des pays importateurs.
Mis à part les producteurs et les opérateurs qui exportent leurs produits, peu de gens s’intéressent encore à la filière et à la certification bio. Pourtant, pour pouvoir asseoir un réel développement sur le long terme, il est important de sensibiliser autant les producteurs que les consommateurs sur l’importance des produits et de l’agriculture biologique.