Que ce soit pour les œufs ou la chair, la filière avicole est grippée par la situation sanitaire. Les prix baissent un peu partout, la demande n’est pas au rendez-vous.
« C’est à peine si nous en vendons deux sobika (paniers) par jour actuellement alors que nous en vendons en moyenne sept », se plaint une grossiste d’œufs du côté d’Antohomadinika, une sobika contenant 400 Å“ufs. D’ordinaire animé durant la matinée, ce marché aux Å“ufs de la capitale est devenu plus calme depuis la crise, au grand dam des marchands. « Normalement, il y a des acheteurs qui viennent deux à trois fois par jour mais là ils ne viennent plus qu’une fois », ajoute la grossiste. Pour une autre vendeuse, le responsable est tout trouvé. « C’est le confinement. C’est à peine si j’arrive à écouler la moitié de ce que je vends d’habitude », souligne-t-elle. Résultat, le prix des Å“ufs connait une baisse faute d’acheteurs. La baisse peut aller jusqu’à 50 ariary selon le calibre. Un Å“uf vendu à 450 est actuellement proposé à 400 ariary par exemple.Â
Vente à perte
Le problème de débouché touche également le marché du poulet de chair, d’après un technicien auprès d’un fournisseur en intrants avicoles. « Sept des fermiers avec qui je travaille du côté d’Imerintsiatosika ont fermé au cours des dernières semaines. Les autres ont dû réduire la taille de leur cheptel pour pouvoir assurer l’alimentation des bêtes », indique-t-il tout en soulignant que les producteurs commencent à vendre à perte. Si au départ des fermes, le poulet était proposé entre 7.000 et 7.500 ariary le kilo avant le confinement, le prix s’articule aujourd’hui à 5.700 ariary. De plus, « auparavant, une ferme avec plus de 1.000 têtes pouvait recevoir une commande de 300 têtes. Actuellement, c’est de l’ordre de 50 voire 10 têtes », précise-il. C’est toute la filière avicole qui se retrouve ébranlée par la crise.