Dans le cadre du mouvement Tantsoroka covid-19, la Coalition des radios de Madagascar et Autisme Madagascar concoctent actuellement des contes traduits en langue des signes pour sensibiliser tous les enfants face à la pandémie du coronavirus. Cela est rendu possible grâce à une collaboration avec l’auteur Arikaomisa Randria et l'interprète Manantsoa.
En tout, le mouvement diffusera 25 contes pour enfants. Cette activité contribue au respect du droit à l’information pour tous. « Tous, pour nous, inclut les enfants, notamment ceux qui sont en situation de handicap. D’où l’importance de pouvoir passer les messages aux enfants, de manière ludique, à travers la langue des signes », justifie la coordonnatrice du mouvement, Mbolatiana Raveloarimisa.
Ces messages ne tournent pas uniquement autour des gestes barrières et des symptômes du coronavirus. « Au-delà de cela, nous passons aussi des messages, de manière plus globale, sur la santé et l’hygiène aux enfants, parce que Madagascar connaît périodiquement des épidémies comme le choléra ou la peste. Les enfants devraient connaitre et adopter ces bons gestes », ajoute-t-elle.
Interprétation adaptée aux enfants
Manantsoa a l’habitude de traduire le discours présidentiel et le journal de la chaîne nationale. Cette fois, il a pour défi de parler d’un sujet sérieux sur un ton ludique. C’est donc tout un art. « Ce n’est pas du tout le même public donc il y a des activités translangagières à faire. Bien-sûr, j’utilise les signes officiels, mais puisqu’il n’est pas évident pour les enfants de comprendre certaines réalités, on doit les paraphraser », explique-t-il. Â
Pour faire passer plus facilement le message, Manantsoa doit accentuer ses expressions faciales. Les enfants doivent, par exemple, comprendre dès le début qui tient le premier et le second rôle dans l’histoire. Il faut également faire attention aux repères spatiaux, souligne-t-il, « les adultes ont la faculté de corriger instantanément les erreurs, mais lorsqu’on s’adresse à des enfants, on doit toujours penser : j’ai situé tel élément ici ou là . »
Selon Manantsoa, cette initiative est capitale pour les malentendants. Ces derniers ne pouvaient jusqu’à présent assimiler les paroles des chansons de sensibilisation et le journal est trop officiel et formel pour eux, même traduit en langue des signes.