Trouver des données actualisées n’est pas évident à Madagascar. Les étudiants, les chercheurs ou encore les journalistes en connaissent un rayon... Au-delà de la disponibilité, la production de données est aussi problématique.
« Sur le front de l’open data, Madagascar est encore loin du lot », déclare Fabienne Rafidiharinirina de l’association Maidi (Madagascar initiatives for digital innovation). Elle fait savoir que le pays ne dispose pas encore de loi qui exige cela. « L’absence de cette loi ne veut pas dire que les autorités ne peuvent pas sortir des données en format ouvert », indique cette militante. L’association récolte ainsi des données et les met à la disposition du public à travers son site à partir duquel il est possible d’avoir différentes informations chiffrées sur divers thèmes. Les bases de données qui sont fournies vont de l’évolution du cours de l’ariary aux marchés publics en passant par des statistiques peu communes comme le nombre de suicides, de viols, de kidnappings ou d’incendies. Il y a même une base de données sur les forfaits mobiles à Madagascar. « Nos sources dépendent des bases de données que nous voulons mettre en place. Cela peut être des données officielles ou des coupures d’articles. Il nous arrive aussi de collecter des données sur terrain. Nous sommes, par exemple, descendus dans les prisons », explique-t-elle.
Charte
« Nous faisons l’effort de récolter les données que nous transformons en format réutilisable. Celles que nous présentons sont libres de droit », précise Fabienne Rafidiharinirina qui déplore qu’à Madagascar, on ne comprend pas encore l’importance des données et surtout de leur production. Zefania Romalahy, directeur général de l’Institut national de la Statistique, le confirme. « La production de données statistiques coûte cher. Le budget qui y est alloué est pourtant dérisoire ». Concernant l’Open data, il déclare que les statisticiens sont favorables à l’ouverture des données.
Dans ce sens, il fait savoir qu’une charte sur l’Open Data est sur les rails sous l’initiative de Maidi mais l’élan a été freiné par la crise sanitaire. Il précise toutefois qu’il ne s’agit pas encore d’un projet de loi.