Le 13 août est consacré à la journée internationale des gauchers. Depuis des années, de nombreux stéréotypes circulent sur la capacité mentale ou physique des gauchers. Cela a des avantages mais aussi des inconvénients sur la vie de ces personnes.
Sitraka a 26 ans. Ses parents n’ont jamais eu de problème par rapport au fait qu’elle soit gauchère. Ils ont même demandé à la directrice d’école de ne pas la forcer à écrire avec la main droite. C’est plutôt sa grand-mère qui ne le supportait pas. « Elle s’énervait dès qu’elle me voyait faire quelque chose. Je n’osais pas me pointer devant elle avant de finir mes tâches », témoigne-t-elle. Pour ce qui est de son entourage, ils sont très curieux et posent beaucoup de questions.
La famille de Temis a aussi facilement accepté le fait qu’il est gaucher, même s’il était le seul parmi les 5 enfants de leurs parents. Son entourage était aussi curieux mais cela avait certains avantages. « Il y avait très peu de gauchers dans notre quartier. On était donc très sollicités, par exempl,e lors des matchs de foot parce qu’on comblait la faiblesse des équipes », raconte-t-il.  Â
Les difficultés
Pour Sitraka, c’est quand elle veut apprendre des choses conçues pour les droitiers ou quand un droitier veut lui enseigner quelque chose qu’elle éprouve des difficultés. « Ce n’est pas seulement moi qui éprouve des difficultés mais aussi la personne qui enseigne. Par exemple, quand ma mère a voulu m’apprendre à faire du crochet, elle a dû elle-même apprendre à le faire avec sa main gauche », raconte-t-elle.
De son côté, Temis a toujours voulu apprendre à jouer de la guitare, mais cela était trop difficile parce qu’il n’y en avait que pour les droitiers. L’emplacement des couverts dans les cérémonies est aussi un des problèmes auxquels il est souvent confronté. Et enfin, pour pouvoir faire de la bicyclette, il lui a fallu échanger l’emplacement des poignets de frein avant et arrière.
Selon la psychologue Lanto Andrianasolo Ratsimbazafy, c’est juste la latéralisation qui fait qu’on est gaucher ou droitier. « C’est la capacité de fonctionnement des hémisphères du cerveau. Un individu est gaucher lorsque l’hémisphère droit de son cerveau est dominant. Cela se révèle à l’âge de 4 ans, lorsque le langage est bien développé », explique-t-elle.
Les gauchers n’ont donc ni plus, ni moins de capacités que les droitiers. Il leur faut juste des outils qui leur sont adaptés.