Deux vols de rapatriement ont atterri sur le sol malgache ce weekend. Le premier, en provenance d’Addis Abeba,  transportait 32 ressortissants malgaches venant de plusieurs pays africains. Le second, au départ de Paris, a embarqué 233 passagers. Ce rapatriement est arrivé à près d’un semestre, après plusieurs mois de séjour prolongé et forcé à l’extérieur du pays, depuis le confinement décrété. Mais à quel prix ?
Billet d’avion et plus encore
De l’aéroport d’Addis-Abeba à Antananarivo, via les escales, le billet d’avion a été facturé entre 1.500 et 2.000 dollars. Soit entre 5.700.000 ariary et 7.600.000 ariary. Ce qui représente le quadruple du tarif moyen pour un vol commercial en temps normal. Le vol a été opéré par Ethiopian Airlines.
Au départ de l’Europe, les passagers ont dû débourser un peu plus de 860 euros pour un billet d’avion (environ 3.870.000 ariary) sur le vol de rapatriement de la compagnie Air Madagascar.
Le gouvernement malgache a également imposé une condition : un résultat négatif au test de dépistage PCR effectué dans les 72heures avant le départ. En France, ce genre de test coûte dans les 54 euros, soit 240.000 ariary. Il est à la charge du passager. D’ailleurs, une quarantaine de personnes n’ont pas pu partir avec le vol en partance de Paris. La raison : ils ont présenté le résultat d’un test sérologique TDR au lieu d’effectuer un test PCR.
2000 autres personnes toujours en attente
Une fois arrivés sur le territoire malgache, les ressortissants sont soumis à un contre-test de dépistage, cette fois-ci gratuit. Ils sont alors placés en isolement dans deux sites différents pour trois ou quatre jours, le temps d’avoir le résultat. Les passagers doivent prévoir 40.000 ariary à 70.000 ariary par jour, comme frais d’hébergement, avant de pouvoir rentrer définitivement chez eux. Après un petit calcul, un passager sur le vol Paris-Tana aurait donc dépensé au minimum 4.200.000 ariary pour pouvoir rentrer.
Selon le ministre Djacoba Tehindrazanarivelo, 550 personnes de plus se sont inscrites sur la liste des ressortissants malgaches qui demandent à être rapatriés, depuis le 10 août 2020. Ce qui ramène le nombre total des Malgaches bloqués à l’extérieur à plus de 2100. Ils se trouvent en Europe, en Afrique, en Asie, dans l’Océan Indien, au Moyen Orient et en Amérique du Nord.