De nombreux livres sont actuellement vendus en version numérique sur les réseaux sociaux. Les ventes s’effectuent par leurs propres auteurs ou par ceux qui ont la version PDF en leur possession. Le prix affiché part de 1.000 ar à 10.000 ar ou plus selon le type de livre. La transaction se fait via mobile banking. La plupart du temps ce sont des livres d’auteurs étrangers qui se vendent le plus.
Mais une telle demarche est-elle légale par rapport aux droits à la propriété intellectuelle ?
« Le fait de vendre un fichier numérique est illégal car c’est comme une fraude en matière de droits d’auteur. La personne a peut-être acheté le livre et puis l’a revendu à plusieurs reprises. Aussi, pour pouvoir le vendre, il faut l’autorisation des éditeurs. » C’est ce qu’a fait savoir Marie Michel, éditeur, concernant les livres vendus en ligne par des personnes autres que leurs auteurs.
L’autoédition
Pour le cas des livres vendus directement par l’auteur, la démarche est légale. Communément appelée « autoédition », ce système s’est particulièrement développé avec l’essor du livre électronique ou le « e-book » et le développement de la technologie. Elle consiste, pour les auteurs, à rendre disponibles leurs oeuvres par eux-mêmes, au format papier ou numérique. Pour cela, ils peuvent réaliser eux-mêmes leur roman de A à Z et le vendre à travers leur site ou page facebook.
Une source de conflit entre l’auteur et l’éditeur
Selon Jaona Razakasoa, éditeur et libraire auprès de la librairie Mixte, l’idée de l’autoédition ne lui convient pas trop car les auteurs font le travail à sa place. « Mais si c’est le seul moyen pour eux de publier leurs œuvres, je ne peux rien y faire », se désole l’éditeur. Il faut savoir que l’édition à compte d’éditeur, une façon de publier les œuvres, est la plus connue depuis la première publication des livres. Cela consiste à soumettre à une maison d’édition le manuscrit de l’auteur suivi d’une signature de contrat entre les deux parties. L’auteur cède ses droits de diffusion, d’exploitation et de représentation à l’éditeur contre une rémunération.
Le fait de vendre sans autorisation les œuvres littéraires d’une personne est une manière de promouvoir la contrefaçon, encore plus une violation des droits d’auteur. Pour le cas de Madagascar, ce délit est puni d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et/ou d’une amende de 20.000 à 2.000.000 Ariary.