Bien que souvent nous n’entendons à la radio que de la musique pop ou des nouveautés électro, les jeunes s’intéressent de plus en plus aujourd’hui à la musique traditionnelle malgache. Pourtant, la promotion de la culture et notamment de la musique traditionnelle reste insuffisante.
Si auparavant la musique traditionnelle était vue comme dépassée, cette vision tend aujourd’hui à s’améliorer. Animés par l’envie de connaître et surtout de garder leur identité culturelle, les jeunes s’intéressent beaucoup plus aujourd’hui à la musique traditionnelle malgache. Pour certains, il y a également le souhait de parvenir à allier modernité et tradition.
Selon Ratovo, professeur de valiha, de nombreux jeunes veulent aujourd’hui revenir aux sources et perpétuer la culture et la musique traditionnelle. « Quelque part, je pense que les jeunes ont peur de perdre totalement leur identité culturelle, l’essence qui fait qu’ils sont Malgaches », indique-t-il. Ce que Mika, un jeune apprenti joueur de valiha confirme. « Avec internet et YouTube, la modernité et tout ça, nous perdons peu à peu notre image et je trouve que c’est dommage », affirme-t-il, poursuivant qu’« aujourd’hui, même les grands artistes chez nous se tournent plus vers l’afrobeat ou des rythmes électro ou pop ». Selon ce jeune, « il est important de redonner à la musique traditionnelle sa place pour que nous n’oubliions pas qui on est. »
Manque de structure pour sa promotion
« Le problème actuel est le fait qu’il n’existe pas de scène ou de structure permettant une meilleure promotion de la musique traditionnelle auprès des jeunes », précise Ratovo. Ce handicap devrait, selon lui, être résolu pour attirer encore plus de jeunes à connaître, à aimer et surtout à apprendre ce qu’est la musique traditionnelle. Selon Fabrice du groupe Rakotofrah Junior, l’intérêt des jeunes pour la musique traditionnelle commence à se développer, mais il faudrait cependant soutenir cela pour une meilleure promotion de la culture.
Aujourd’hui, seuls ceux qui connaissent ou ont vu restent intéressés par le fait d’apprendre, explique Ratovo en soulignant que « certains veulent cependant chercher comment relancer la musique traditionnelle ». Pour Njato, c’est en assistant par hasard à une exposition qu’il a vu quelqu’un jouer de la valiha, ce qui a réveillé son intérêt. « Par la suite, j’ai commencé également à apprendre de la percussion et aussi de la guitare “Ba-Gasy” », a-t-il indiqué.