La crise covid-19 a mis en évidence les lacunes du secteur de l’éducation, notamment dans le cas des écoles privées. Face à la situation, des écoles ont fermé leur porte, des chargés de cours ont opté pour une reconversion professionnelle obligée, des parents n’ont plus eu les moyens de payer les frais scolaires de leurs enfants.
Lors de l’entrevue avec l’association des enseignants et directeurs d’écoles privées à Madagascar, le directeur de l’ONEP a indiqué que les écoles privées constituent une force incontournable de l’éducation. Selon les chiffres de l’office national des écoles privées, 70 % des lycées, 54 % des collèges, 22 % des écoles primaires et des préscolaires sont des établissements privés. L’impact de la crise sur ces établissements pourrait-il entraîner une vague de déscolarisation ?
Des écoles privées ont fermé leur porte
« Rien qu’au sein de notre association, nous avons recensé 11 écoles qui ont dû fermer », indique Solofomanana Harivelo, président de l’association des enseignants et directeurs d’écoles privées à Madagascar. Pour la plupart, les raisons sont les mêmes, souligne ce responsable, poursuivant qu’« à cause de la fermeture durant le confinement, les écoles ne pouvaient plus payer le loyer et ont dû déposer le bilan ».
Toutefois, dans ses propos, lors de l’entrevue avec l’association le 19 août, le directeur de l’ONEP avait indiqué que jusqu’à présent aucune école n’a encore rendu les papiers d’autorisation. Il faut savoir que lorsqu’une école privée ferme ses portes, les responsables doivent rendre l’autorisation d’ouverture auprès de l’ONEP, ce qui permettra à cette branche du ministère d’en faire le suivi.
Des impacts au niveau des enseignants et des parents
« D’autre part, cette crise a aussi marqué les enseignants et surtout les chargés de cours », selon Solofomanana Harivelo. Ces derniers, qui sont les plus représentés dans l’association n’ont eu aucune rentrée d’argent depuis la fermeture des écoles. « Pour certains, cela a mené vers une reconversion professionnelle obligée », précise-t-il, ajoutant qu’à cause de cela, les premiers responsables des écoles ont dû soit recruter soit envisager une fermeture.   Â
Dominique, directeur d’école privée, a par ailleurs souligné que l’impact s’étend même au niveau des parents. « Des parents m’ont consulté pour expliquer que pour des raisons financières ils préfèrent déscolariser leurs enfants », indique-t-il. Pour d’autres, selon Solofomanana Harivelo, les parents ont décidé que leurs enfants ne passeraient pas les examens officiels cette année. « Au lieu de confronter leurs enfants à un échec probable, ils préfèrent les faire redoubler de classe pour passer les examens dans un contexte plus serein », ajoute-t-il. Â