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Les taxibe reprennent leur service.

Retour des transports en commun : Soulagement, appréhension, précautions

D’une manière générale, tout le monde salue le retour aux affaires des taxibe à Antananarivo.

« Je n’en peux plus sans les taxibe. Vivement la reprise », a indiqué une femme qui a partagé le taxi avec des illustres inconnus hier, alors qu’elle rentrait chez elle du côté d’Andraisoro depuis Antanimena. Depuis le confinement, certaines personnes partagent la course pour réduire les frais de déplacement. C’est le cas de cette dame qui s’est sentie trop fatiguée pour rentrer chez elle à pied. Comme de nombreux Tananariviens, elle a pris son mal en patience durant la période où les taxibe ont été suspendus.

Si les propriétaires des véhicules, les chauffeurs et les receveurs ainsi que les usagers sont les premiers touchés par la suspension, les autres activités en ont également souffert. « Sans les taxibe, nous tournons à 60% par rapport à la normale les jours de la semaine et à 80% le weekend », lance la propriétaire d’un restaurant à Analakely, qui indique que les clients désertent les tables à partir de 15h. Même les taxis que l’opinion pensait être les grands gagnants de la situation se plaignent. « Sincèrement, je préfère quand il y avait les bus. Les gens sont plus nombreux à sortir le matin pour faire des courses. Ils prennent ensuite le taxi pour rentrer lorsqu’ils sont chargés surtout s’ils habitent assez loin », déclare un taximan. 

« Les choses sérieuses commencent »

Quoi qu’il en soit, les taxibe augmentent les risques de contamination avec les difficultés de respecter la distanciation et les échanges perpétuels d’argent liquide. Le président de la République l’a d’ailleurs indiqué dans son intervention télévisée de dimanche. Les usagers sont conscients de ce risque. « On ne peut avoir que des appréhensions face à la promiscuité dans les bus. Déjà, j’éviterai autant que possible les taxibe », souligne une habitante d’Ambondrona, qui a chez elle une personne vulnérable. Un autre usager habitant à Ampasapito se veut plus catégorique. « Je ne prendrai pas le bus tout de suite. Nous avons la chance d’être toujours en télétravail », lance-t-il. Une dernière usagère qui habite cette fois à Andranomena affirme ne pas avoir le choix. « Je dois prendre le bus. Je sais que c'est risqué, mais je n'ai pas d'autre choix. Je suivrais juste les mesures barrières anti-covid : masque, visière, gel en entrant dans le bus, après avoir fait passé mes frais, je ferais en sorte d'avoir tout juste 500 ar pour ne pas avoir à récupérer ma monnaie venant d'autres mains, gel à la sortie, ... ».

Les automobilistes, quant à eux, se préparent déjà à la reprise des embouteillages. « Les choses sérieuses commencent », lance l’un d’eux, qui a fait remarquer que les bouchons n’ont pas attendu les taxibe mais que cela va s’intensifier.

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