Les Malgaches commencent à s’intéresser en profondeur à la chose publique. Les récentes péripéties autour de la gestion de l’épidémie l’attestent.
« C’est un droit d’être informé », lance la secrétaire exécutive du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC), Hony Radert. « Personnellement, je trouve que les gens commencent à s’intéresser à la chose publique et qu’ils s’aperçoivent qu’ils n’ont pas accès à toutes les informations ». Hery Rason, un des fondateurs du Mouvement pour l'intégrité des élections et des leaders (MIEL), confirme cet intérêt. « La preuve, c’est le nombre des réactions suite à ce qui s’est passé dernièrement au Centre de commandement opérationnel covid-19. Les gens n’en ont pas forcément conscience mais cela montre qu’ils ont soif d’informations ».
Hony Radert attire l’attention sur des renseignements qui sont utiles mais que les gens ne connaissent pas ou connaissent mal. « Il y a, par exemple, une structure qui permet aux parents d’élèves de faire des plaidoyers pour améliorer les conditions des élèves mais que beaucoup ne connaissent pas », précise-t-elle.Â
Devoir
Pour sa part Christina Dina, ambassadrice de l’Education à la citoyenneté mondiale rappelle que s’informer est aussi un devoir citoyen. Elle déplore toutefois le caractère biaisé des informations dans les médias traditionnels. « Les gens s’intéressent aux infos mais cela dépend de quelles infos il s’agit. Ce qu’ils entendent à la radio et à la télé est souvent trop politisé. Cela a pour effet de désintéresser le public à certains pans de la vie de la nation ». En ce sens, Hery Rason attire l’attention sur la nécessité de la participation dans la vie politique. « C’est faux de dire que la politique est mauvaise car tout est politique. Il s’agit de se positionner par rapport à des sujets comme l’éducation et non par rapport à des personnalités », souligne le fondateur de MIEL qui promeut justement la participation des jeunes à la vie politique.