Avec l’évolution des smartphones et surtout des fonctionnalités qu’ils proposent, nombreux sont ceux qui en deviennent addicts. Bien que les personnes âgées ont également recours à l’utilisation de ce gadget de nos jours, les jeunes sont surtout les plus concernés par cette addiction.
« Pour moi, c’est angoissant de me retrouver sans mon smartphone ou de ne pas pouvoir y avoir accès. Je me sens comme étourdie et comme si je sortais de la maison sans rien », indique Mihaja, une jeune tananarivienne, aujourd’hui devenue accro à son portable. Cette angoisse et ce sentiment d’être perdu sont plus ou moins la même pour la majorité des jeunes, et surtout ceux qui ont l’habitude d’être penchés sur l’écran de leur appareil. Ce sentiment est déjà un signe de l’addiction au smartphone.
Un accessoire incontournable du quotidien
Selon la psychologue clinicienne Holitiana Rajaonarivony, « l’augmentation de l’addiction au smartphone est surtout due au fait que cet appareil propose aujourd’hui un large éventail de possibilités et de fonctionnalités ». En effet, l’ère du téléphone portable avec des fonctionnalités limitées comme l’émission et la réception d‘appel semble dépassée depuis l’avènement du smartphone. Ce dernier, présentant de nombreuses possibilités comme l’envoi de tous types de messages ou la prise de photos et de vidéo, sans oublier les jeux et les applications diverses, a séduit les jeunes.
« Aujourd’hui, la majorité des consommateurs recherchent des appareils qui leur offrent plus de liberté », souligne Haja, responsable auprès d’une boutique de smartphones. Selon lui, les jeunes actifs s’intéressent plus aux appareils pouvant remplacer un ordinateur et c’est d’ailleurs ce que proposent les grandes marques. Andry, responsable commercial auprès d’une entreprise de vente de téléphones le confirme. Selon lui, « les smartphones peuvent aujourd’hui remplacer en même temps un appareil photo, un ordinateur, une télécommande universelle, une carte bancaire, un appareil pour le suivi de la santé… » De fait, ces appareils deviennent de plus en plus incontournables dans le quotidien. Plus encore, grâce à l’accessibilité plus facile à internet, les jeunes sont aujourd’hui plus présents dans le monde digital que dans le monde réel.
Des risques avérés sur la santé
Les problèmes de santé dus aux ondes hertziennes des réseaux mobiles ou aux écrans de smartphones sont aujourd’hui les plus connus. Mais il faut savoir que d’autres pathologies entrent également en compte dans le cas d’une addiction. C’est par exemple le cas des pathologies psychologiques dont le stress causé par la nomophobie (no mobile phone phobia), qui est la peur-panique de ne pas avoir accès à son téléphone pendant une certaine période. Par ailleurs, selon la psychologue clinicienne Holitiana Rajaonarivony, cette forte dépendance peut également être le résultat d’un trouble ou d’un manque que la personne comble à partir de la présence de son smartphone.
« En étant tout le temps accroché à son téléphone, ma fille oublie souvent tout ce qu’elle a à faire et même de manger », indique la mère de Mihaja, poursuivant qu’elle aurait préféré pouvoir ne pas donner un mobile à sa fille. Selon cette mère de famille, le plus gros problème des jeunes est le fait de ne pas savoir mettre une limite dans l’utilisation de la technologie. « Parfois, c’est comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort », souligne-t-elle.