Covid-19 oblige, l’année universitaire 2019-2020 ne débutera que le 2 novembre 2020. Le Président de la République a été formel : pas d’année blanche ni de superposition de deux années universitaires. Les prochains bacheliers devront attendre 2021 pour goûter aux joies d’étudier à l’université publique. Mais de quoi cette année sera-t-elle faite ? Eléments de réponse.
Appréhension. « Il y a une année blanche, de fait », soupire un professeur à l’Université d’Antananarivo, qui préfère garder l’anonymat, dans la mesure où l’année 2018-2019 accuse déjà un retard. Il fait savoir que des filières n’ont pas encore terminé leurs examens de deuxième session. « Normalement, une année universitaire dure en moyenne dix mois. Cela commence en mars pour se terminer en janvier au plus tard », indique ce professeur en ajoutant qu’il craint que les autorités ne décident de condenser l’année à six mois. Dans ce cas de figure, la rentrée universitaire 2020-2021 se ferait en avril.
Année U « pas comme les autres »
Une source proche de la présidence d’Antananarivo indique que, si c’est le cas, il faudra s’y faire. « Les techniciens sont là pour exécuter les décisions politiques », lance cette source, qui estime que techniquement c’est possible. « Si on regarde de près les heures de cours et les périodes entre les examens de première et de deuxième session, il y a matière à raccourcir l’année universitaire. C’est possible de faire trois années universitaires en deux années civiles », soutient notre interlocuteur. Il indique toutefois qu’étudiants et professeurs devraient faire des efforts conséquents, en évoquant des journées qui commencent à 6 h et qui peuvent se terminer à 18 h.
Le professeur indique pour sa part que l’Université devrait faire face à un défi logistique car il faudra organiser l’occupation des salles entre les différentes filières notamment pour les amphithéâtres. Il craint, par ailleurs, pour la qualité de l’enseignement car les professeurs devront s’adapter du jour au lendemain à de nouvelles contraintes. Quoi qu’il en soit, il estime que cette période de flottement devrait être une occasion pour apporter des changements positifs au sein de l’enseignement supérieur en général.
Une chose est sûre, les prochaines années universitaires ou au moins, les deux prochaines, ne seront pas comme les autres. Â