La crise de la covid-19 a mis en exergue les lacunes du système éducatif malgache. En attendant les études de l’impact de l’épidémie sur l’enseignement, les spécialistes du secteur s’accordent à dire que les problèmes de l’éducation nationale sont antérieurs à la covid-19.
Durant son intervention dans un webinaire intitulé « Quelles leçons tirer de la pandémie de la covid-19 », la spécialiste de l’éducation de l’Unicef Madagascar, Andréa Clémons a évoqué une crise profonde d’apprentissage sur la Grande île. A titre d’information, elle a fait savoir que les recherches ont montré que 25% des enfants de 7 à 14 ans n’étaient pas capable de comprendre une phrase écrite. « Les résultats en mathématiques sont pires », a-t-elle ajouté. Elle a affirmé qu’il n’y a rien de nouveau et que l’épidémie a montré à quel point il faut régler les lacunes du système.
L’importance d’une mise à jour du système éducatif
Lalaina Ramanitrinizaka, chercheure en sciences de l’éducation, va plus loin en indiquant que le problème de l’éducation à Madagascar est complexe. « Il y a plusieurs facteurs qui font que l’objectif de l’apprentissage n’est pas atteint », lance-t-elle. Elle avance une approche qui étudie les lacunes du décideur aux élèves en passant par les établissements et les professeurs. « Il y a des modifications à apporter à chaque niveau. Nous sommes dans une société en mutation. L’éducation doit s’adapter à des adolescents qui sont multilingues. Il faut une mise à jour pour que les élèves puissent s’y retrouver », poursuit-elle. Elle précise toutefois que la situation est vraiment différente dans en milieu rural. « Cela dépend ensuite du milieu rural en question. Il y a des zones qui accusent un retard vraiment conséquent par rapport à l’accès au numérique ».Â
Renforcer le système alternatif et la capacité des enseignants
Sur ce point, Andréa Clémons a rappelé que le taux de pénétration d’Internet à Madagascar est seulement de 12% et que seuls 4% des ménages ont un ordinateur. Elle a également signalé que, d’après les estimations, seuls 1.5% des élèves touchés par la crise ont pu exploiter les ressources mises en place par l’Etat. Quoi qu’il en soit, selon elle, les acteurs ont compris la nécessité du renforcement de système alternatif en plus de l’école en présentiel. Dans cet élan, elle martèle la nécessité de renforcer la formation du personnel enseignant en soulignant qu’« on ne peut plus négliger le renforcement de la capacité des enseignants ».