Depuis quelques années, les constructions illicites prennent le dessus dans la capitale, sans compter les constructions sauvages dans les bas quartiers de la ville. Aujourd’hui, la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) entend lancer le pas pour corriger cela.
Conséquence directe de la surpopulation ou indice de pauvreté ? Dans tous les cas, c’est le signe d’une anarchie totale dans la ville des mille. À Antananarivo, on ne compte plus les constructions illicites, que ce soit des bâtiments d’habitations ou des locaux commerciaux. Selon le directeur de l’urbanisme auprès de la CUA, Niry Rasamoelimihamina, cela découle d’une part d’un problème de corruption, mais aussi du manque d’informations des habitants concernant les procédures légales.
Le manque d’informations incite à la corruption
Toujours selon Niry Rasamoelimihamina, la prolifération des constructions illicites est quelque part due au fait que les habitants manquent d’informations. En effet, pour certains, il est difficile de se repérer quant aux procédures et aux prérequis pour une demande de permis de construire par exemple. C’est le cas d’Olivier, habitant du quartier d’Ampandrana, qui a dû soumettre près de 6 fois sa demande de permis pour obtenir validation. « Il a encore fallu remplir plusieurs documents, puis attendre et compléter d’autres documents encore », explique-t-il.
« Normalement, la procédure pour l’obtention d’un permis de construire ne prend que 45 jours environ, lorsque le dossier du demandeur est complet », indique le responsable. Selon lui, c’est de là que viennent les problèmes de corruption, qui ont d’autant plus boosté la prolifération des constructions illicites. « On peut voir aujourd’hui des constructions qui ne suivent pas les normes ou sur des espaces qui ont d’autres utilités, à cause justement de ce problème de corruption », précise ce responsable.
Des solutions mises en place par la CUA
« La mise en place des solutions prend du temps et dans le cas de la lutte contre les constructions illicites, il y a notamment en 3 phases », indique Niry Rasamoeliomihamina. La première étape est l’information, notamment informer les habitants sur les procédures, les documents, les normes… Cela permet en même temps d’éviter les tentations de corruption. « Par ailleurs, nous prévoyons aussi de faire un renforcement de capacités de notre personnel, dans l’optique d’une part de réduire les délais », souligne ce responsable. Finalement, une fois ces prérequis mis en place, il deviendra possible de revenir dans la légalité et d’exiger cela des habitants.
Pour ce qui est des cases en bois, un projet de logements sociaux du Maire d’Antananarivo sera lancé cette année pour pouvoir solutionner ces constructions sauvages. En parallèle, des plans d’urbanisation pour les 190 fokontany au sein de la CUA seront élaborés pour identifier les espaces permettant de construire ces logements sociaux. Ce responsable a également souligné le fait que tout cela doit tenir compte de plusieurs aspects, dont le social. Pour cela, la commune travaille en partenariat avec les ministères et des bailleurs.