Au travail, à l’école ou à la fac, tous les jours, il y a des femmes victimes de harcèlements. Mais le plus fréquent est celui subi dans la rue. Depuis le 10 septembre, la page Facebook « Alerte Harcèlement » publie chaque jour des témoignages venant de jeunes filles victimes de harcèlement sexuel.
« …Depuis l’âge de 14 ans, j’ai toujours été victime de harcèlements. Dans les bus, il y avait souvent de pervers qui voulaient me tripoter », témoigne une jeune de 17 ans sur la page. « Avant, j’aimais bien mettre des robes et des jupes mais plus maintenant parce qu’il y a toujours un gars qui veut soulever ma robe et voir ce qu’il y a en-dessous… J’espère qu’un jour toutes les filles auront la possibilité de marcher tranquillement dans la rue sans que personne ne vienne les harceler et qu’elles pourront se vêtir comme elles le veulent », confie une autre.
Le but d’Alerte Harcèlement est de faire entendre au monde ce que chaque femme vit au quotidien. Les pages qui publient des messages anonymes se multiplient, l’initiative de créer cette page est alors parti de ce constat mais à des fins plus bénéfiques pour la société. « L’idée est vraiment de créer une sorte d'activisme sur les réseaux sociaux », indique un des administrateurs de la page.
Les facteurs qui favorisent les harcèlements
Pour beaucoup, c’est la culture et le manque l’éducation qui sont à l’origine de ces harcèlements incessants. « Il faut dire qu'il y a chez nous une sorte de « machisme traditionnel » qui place la femme en dessous de l'homme, ou pire, qui place la femme dans un statut d'objet de l'homme, et d'une façon plus ou moins indirecte, cela influe sur le comportement », explique un des administrateurs de la page. De plus, même si les victimes portent plainte, elles sont rarement prises aux sérieux. En général, les sifflements, les tripotages, les remarques sexistes et rabaissantes sont considérées comme « normaux » pour des garçons qui draguent des filles. C’est là qu’intervient l'éducation qui est censée corriger cette perception. Cette  éducation part de la société, des parents mais aussi de l’Etat.
Que dit la loi ?
Il est stipulé dans l’article 11 de la loi sur la lutte contre la violence basée sur le genre que « Tout propos proféré ou tout agissement à connotation sexiste à l’encontre d’une personne qui porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère ; dégradant ou humiliant ou crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante, constitue un outrage sexiste. Et l’outrage sexiste est puni d’une amende de 100.000 ariary à 500.000 ariary ». Toutefois, la plupart des plaintes n’aboutissent pas faute de preuve. Voir le site de l'assemblée nationale malgache pour plus de détails concernant cette loi.