Madagascar n’a jamais connu de guerre comme certains pays d’Afrique subsaharienne malgré la menace du tribalisme souvent brandie, surtout à chaque crise politique. Ces quelques personnalités expliquent les raisons de cette situation selon leurs points de vue respectifs.
Pour le tangalamena Patrick Zakariasy, les questions de tribalisme sont purement politiques. « Lorsqu’on sort du cercle de la politique politicienne, on ne parle pas de tribalisme », lance-t-il. Le général à la retraite Désiré Ramakavelo est du même avis. « Il n’y a pas d’ethnies en guerre à Madagascar. Ce sont des personnes qui veulent des places qui nourrissent ce mythe », indique-t-il, en ajoutant que le tribalisme est un héritage des colons qui ont cultivé cela dans la tête des Malgaches.
Ne niant pas le fait que la politique véhicule souvent cette menace, le sénateur Alex Beranto lance que les politiciens qui en font leur cheval de bataille sont faibles. « Le tribalisme est l’arme des faibles », assène-t-il. Il estime toutefois que le développement dans le pays doit être équilibré. Le sénateur est aussi d’avis que l’équilibre doit se refléter dans le gouvernement. « Dire cela ne signifie pas être tribaliste », tempère-t-il toutefois. Quoi qu’il en soit, cet élu pense que Madagascar est à l’abri des guerres tribales car les Malgaches, d’après lui, sont de nature à toujours chercher le consensus. « Je ne pense pas qu’une guerre puisse éclater dans le pays », affirme-t-il. Patrick Zakariasy est du même avis en soulignant que tout se règle par les pourparlers à Madagascar.
Non-sens
Quoi qu’il en soit, même si Madagascar n’a pas connu de guerre, le pays ne cesse de sombrer dans la pauvreté. Dans les discussions, il n’est pas rare d’entendre des personnes qui pensent que l’île a besoin d’une « bonne guerre » pour se réveiller. Un non-sens pour le général Désiré Ramakavelo. « Les gens qui disent cela n’ont pas idée à quel point une guerre peut être terrible, souligne-t-il. C’est vrai qu’il y a l’exemple du Rwanda, mais pensez-vous que les Malgaches vont suivre la même trajectoire ? » Pour lui, le fléau du pays est la corruption. Une corruption qui, selon lui, gangrène la société.