Madagascar est caractérisé par sa biodiversité notamment en termes de primatologie. Malheureusement, parmi ces primates, certains animaux endémiques comme les lémuriens risquent de disparaître.
Espèces emblématiques de la grande île, les lémuriens représentent une valeur patrimoniale. Actuellement, Madagascar compte 113 espèces. Appartenant à l’Ordre des primates, sous ordre des prosimiens, ils constituent l’un des groupes les plus diversifiés.
Au cœur de l’écotourisme malgache
Les lémuriens représentent des sources d’attraction pour les touristes nationaux et internationaux. Beaucoup d’entre eux viennent à Madagascar pour visiter le site d’Andrafiamena-Andavakoera, géré par l’Association Fanamby. Leur objectif est souvent de voir le célèbre Propitheque noir (Propithecus perrieri), connu localement par l’appellation Akomba joby ou d’aller au Parc National d’Andasibe-Mantadia pour entendre le chant matinal des Indri indri.
Les retombées économiques de ces visites grâce à la présence de ces espèces endémiques profitent aux communautés locales, guides touristiques ainsi qu’aux secteurs hôteliers et restaurateurs des régions d’accueil.
Cependant, le secteur touristique fait partie des premiers touchés par la disparition de la biodiversité. « Vu que notre métier consiste à vendre nos ressources,  quand ces animaux sont partis, les touristes ne sont plus intéressés et ils seront devenu moins nombreux», témoigne Jonah Ramampionona, président d’une association privée regroupant les Tours Operators Professionnels Réceptifs de Madagascar.
Les enjeux de la disparition envers l’écosystème
Les lémuriens occupent un rôle important dans l’écosystème. « Certains d’entre eux sont des disperseurs de graines comme le Lemur à ventre roux (Eulemur rubriventer), le Vari noir et blanc de Hill (Varecia variegata editorum) », affirme Rio Heriniaina, primatologue et Coordinateur du projet de conservation des lémuriens à Mahatsara, Andasibe-Mantadia, Madagascar.  Après qu’ils aient digéré leur nourriture, les graines non digestibles ressortent avec les excréments pour donner naissance à de nouvelles jeunes plants. Puisque ces espèces participent activement à la reforestation, ce rôle de disperseur est essentiel pour l’équilibre de l’intégrité écologique.
Pourtant, d’après  la liste rouge de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), les derniers chiffres sur l’évaluation des lémuriens sont très alarmants. « Aujourd’hui, près de 31% de toutes les espèces de lémuriens de Madagascar sont en danger critique, à seulement un pas vers l’extinction. En plus, 98% d’entre elles sont menacées en raison de la destruction de leur habitat causée par le feu, l’agriculture sur brûlis, l’exploitation illégale des forêts et la chasse», affirme ce primatologue.
Si Madagascar n’agit pas le vite plus possible, l’île risque de perdre cette grande richesse.