Les mendiants semblent avoir toujours fait partie du folklore de la capitale. La Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) a fait parler d’elle avec la publication de la nouvelle mouture du Code municipal de l’Hygiène (CMH) où il est justement question de mendicité.
Dans son article 83, le CMH impute la mendicité aux troubles divers. Il y est inscrit que « les personnes se livrant à toute forme de mendicité ne peuvent importuner les passants ou les automobilistes ». Cette partie du code a fait réagir sur les réseaux sociaux. Le texte a soulevé beaucoup de questions sur la faisabilité de certaines mesures dont celle concernant les mendiants. Sans le dire explicitement, la CUA entend interdire cette activité dans la capitale ou tout au moins la réduire. « Antananarivo compte environ 2.000 mendiants. L’objectif de l’équipe du maire est de réduire ce nombre à environ une centaine à la fin du mandat », indique une source de la commune.
De nouveaux centres par arrondissement
Pour y parvenir, la CUA entend s’appuyer sur des centres de réinsertion sociale dont le premier du genre est le centre Akany Iarivo Mivohy. « Les sans-abris et les plus démunis seront dirigés vers ces centres où ils pourront acquérir de nouvelles compétences pour pouvoir sortir de la rue. Nous prévoyons également l’accompagnement de leur retour dans leur localité d’origine », poursuit notre interlocuteur. A part cela, la CUA envisage d’établir un centre de ce genre pouvant prendre en charge 300 sans-abris tous les 6 mois dans chaque arrondissement. « Au bout de ces 6 mois, les bénéficiaires devraient être capables de se relever », lance-t-il, en soulignant que l’objectif de la commune est de briser le cercle vicieux de la mendicité à Antananarivo. En ce sens, il précise que les personnes qui entretiennent cette mendicité seront également recadrées. Ainsi, les associations caritatives ne pourront plus aider directement les personnes défavorisées entre autres. « Les dons devront passer par les centres », signale notre source.
40% sont des enfants
Une autre facette de la mendicité à Antananarivo est l’utilisation des enfants pour toucher la sensibilité des passants, parfois des sujets à mobilité réduite comme du côté d’Antanimena ou des bébés à dos d’autres enfants à Analakely, voire des enfants en bas-âge dans les bras d’une femme dans les embouteillages ou errants sur les trottoirs. D’après notre interlocuteur, sur les 2.000 mendiants dans la capitale, 40% sont des enfants. « Toute activité de mendicité en compagnie de mineurs est strictement interdite », peut-on lire dans le CMH. Le directeur du département eau, assainissement et hygiène du Bureau municipal de l’Hygiène, Dr Allyre Razanakombana, a indiqué que le principal défi de la commune avec le CMH sera la mise en place des mesures d’accompagnement afin de permettre aux Tananariviens de s’y conformer.