Un mois après la reprise des transports, les mesures sanitaires mises en place sont-elles toujours respectées ? Certains usagers affirment avoir encore peur de prendre le bus, peur amplifiée par le fait que de nombreux taxis-be n’ont même pas de gel hydroalcoolique.
En août, quelques jours avant la reprise des transports en commun, le président de la République a fortement insisté sur l’importance des dispositifs sanitaires. Pour pouvoir travailler, les transports en commun doivent appliquer des mesures strictes pour protéger les usagers : visières anti-projection, gants, gel hydroalcoolique. Aujourd’hui, un laisser-aller général est constaté quant à ces mesures sanitaires dans les transports en commun.
Mesures toujours d’actualité
« Les mesures ainsi que les pénalités qui ont été mises en place depuis la reprise des transports en commun restent toujours en vigueur et nous les appliquons», explique l’officier Fetra du SICRI de la Police Nationale. Selon lui, la police nationale ne cesse d’assurer le suivi, « nous ne faisons pas de communication, mais le suivi reste d’actualité tout comme la pénalisation, à savoir les Travaux d’Intérêt Généraux », indique-t-il.
De leur côté, les responsables auprès de la Commune continuent également le suivi de l’application de ces mesures. « Nous aurions d’ici peu une réunion avec le comité stratégique que ce soit des taxis que des taxis-be pour mettre en place un meilleur suivi et mettre en place toutes les opérations », explique Vigor Bemanana Rafenoarison de la direction des transports et de la mobilité urbaine, auprès de la Commune Urbaine d’Antananarivo. Selon lui, chaque semaine, la brigade mobile de la CUA effectue des descentes pour contrôler les transports en commun. Ce responsable de rappeler que le non-respect des mesures en rapport avec la covid-19 peut conduire directement à une mise en fourrière du véhicule.
Des difficultés du côté des transporteurs
Selon un chauffeur, travaillant sur une ligne reliant Anosy à Ambohimanarina, la recette quotidienne d’un autobus aujourd’hui ne permet pas de se payer 2 bouteilles de gel hydroalcoolique et une boite de gants par jour. « En moyenne, il nous faut 2 bouteilles de gel par jour à raison de 12.000 ariary la bouteille, rajoutez-y une boite de gants. Pourtant, en une journée, nous faisons à peine près de 80.000 ariary de recette », souligne ce chauffeur, qui a préféré garder son anonymat. « C’est seulement pendant la première semaine de reprise que nous avons eu un don d’une bouteille de gel », martèle-t-il.
Pour le cas des visières, qui coûtent 2.000 ariary la pièce, certaines sont presque inutilisables à cause de leur saleté, mais les chauffeurs et receveurs les portent quand même. « Pour ma part, je préfère soit marcher soit trouver un autre moyen de transport » explique Mihaja, un usager qui a encore peur d’attraper accidentellement la covid-19. Selon elle, « les mesures dans les bus sont aujourd’hui complètement oubliées et négligées ».