« Schizophréni’art ». Tel le thème de l’exposition initiée par Norma, une artiste plasticienne franco-malgache. Ayant vécu avec une mère schizophrène, elle veut partager avec le public les symptômes de cette maladie à travers son art.
1% de la population mondiale est atteint de schizophrénie. Ces personnes sont souvent considérées comme folles, dangereuses et violentes. « Je me suis toujours demandée pourquoi ma mère est-elle comme ça. Pourquoi elle n’est pas comme les autres ? Pourquoi tout d’un coup elle est en colère… C’est à mes 18-19 ans que j’ai appris qu’elle était schizophrène », confie Norma, Marie Malvasio de son vrai nom. Pourtant, c’est son vécu qui a façonné l’artiste qu’elle est aujourd’hui. A travers l’exposition Schizophréni’art, elle veut dé-diaboliser les symptômes de cette maladie : « On a tendance à croire que c’est un dédoublement de personnalité, que les sujets qui sont schizophrènes ou atteints d’autres maladies mentales peuvent être possédés, surtout dans les pays d’Afrique ».
Se défouler dans ses peintures
Comme tout type de maladie mentale, les stéréotypes liés à la schizophrénie sont péjoratifs. Les crises violentes et soudaines et l’hallucination auditive et visuelle sont autant de signes qui amènent les gens à considérer de manière négative les schizophrènes. Quant à Norma, elle extériorise ces manifestations à travers quelques tableaux illustrés par des couleurs sombres, des images souvent floues mais aussi figuratives. «Je peins dans un style assez impulsif, par exemple, je tapote mes doigts sur la toile. Je me défoule vraiment dessus » exprime-t-elle. Pour cette artsite, il s’agit de montrer ces souffrances et d’aider les gens à comprendre les symptômes de cette maladie afin d’avoir un regard bienveillant sur les malades.
L’exposition a débuté le 30 septembre et se poursuivra jusqu’au 7 octobre dans les locaux de l’ADMC CRAAM à l’université d’Antananarivo.