On a beau en parler. On a beau dire que c’est mal. Chaque année, à cette période, Madagascar est en proie aux flammes.
« C’est désolant ! », lance une fonctionnaire habitant Antananarivo qui rentre de mission dans le moyen ouest. « On voit du feu partout, de part et d’autre de la route surtout entre Ankadinondry et Tsiroanomandidy », précise-t-elle. Habituée à voyager à travers Madagascar, elle souligne que cette scène revient tous les ans et va de mal en pis. Hanitriniaina Razafindrahanta, directeur de reboisement et de la gestion des paysages et des forêts au sein du ministère de l’Environnement et du développement durable le confirme. « En général, au moment du passage de la saison froide à la saison chaude, les habitants de la partie Est de Madagascar prépare la saison culturale. Ils utilisent alors le feu pour défricher. Pour l’Ouest de l’île, les gens brûlent les hautes herbes sèches pour le pâturage du bétail », explique-t-elle. Elle ajoute toutefois que les conditions sont favorables à un départ de feu. « Il faut faire attention car la chaleur et la sècheresse font qu’un mégot et peuvent déclencher un feu de brousse », souligne-t-elle, en appelant les gens à prendre des précautions nécessaires en manipulant le feu.
« C’est l’affaire de tous »
Sur sa page Facebook, l’Initiative pour le développement, la restauration écologique et l’innovation (Indri) a récemment attiré l’attention sur la qualité de l’air dans la capitale. « Mada brûle et Tana tousse ! », peut-on notamment lire dans le post. En effet, les fumées des feux de brousse autour de la ville sont transportées par le vent, asphyxiant littéralement la capitale.
Hanitriniaina Razafindrahanta indique qu’il y a actuellement une collaboration entre le service foncier, le service agriculture et élevage, le ministère de la décentralisation pour endiguer le problème. « La lutte contre les feux de brousse est la responsabilité de tout un chacun », déclare-t-elle toutefois. Un appel a également été lancé par la ministre Baomiavotse Vahinala Raharinirina, quelques jours plus tôt sur sa page, en marge de l’incendie qui a frappé la station forestière d’Ambatofotsy. « Madagascar est vaste. Nous avons besoin de chaque citoyen, de la population entière, des comités du feu, de l’OMC (organisme mixte de conception). C’est l’affaire de tous. Malheureusement, ce sont les citoyens eux-mêmes qui mettent le feu à nos forêts. Ce sont des Malgaches qui brûlent la terre de la descendance (par opposition à terre des ancêtres) et non pas des ennemis de l’extérieur », peut-on lire dans la publication.