Deux femmes sur trois à Madagascar sont victimes d’au moins une forme de violence domestique, d’après les statistiques des Fonds des Nations Unies pour la Population sorties en 2018. Pour lutter contre cela, l’ECPAT (End children prostitution, child pornography and trafficking of children for sexual purposes) a mis au point un projet visant à responsabiliser les pères de famille.
26% des femmes malgaches subissent des formes de violence physique, 24 % sont victimes de violences affectives et psychologiques, 11% sont sujettes à des violences sexuelles et 39 % sont abandonnées par leur conjoint. C’est ce que le FNUAP a révélé dans son enquête effectuée en 2018.
La même année, une autre enquête nationale sur les Objectifs du Millénaire sur le Développement a affirmé qu’une fille de 15-19 ans sur trois a été victime de violence, un enfant sur 4 a été contraint de travailler et 9 enfants sur 10 sont victimes de châtiments corporels au sein de leur famille.
Différentes formes de violence domestiqueÂ
Mais qu’est-ce qu’on entend par violence domestique ? Elle se manifeste sous différentes formes. La violence domestique comprend la violence physique par l’utilisation de la force telle que la bousculade, le secouement, le jet d’objet contre la victime, le coup de poing et de pied, ou la gifle etc. Il y a aussi la violence sexuelle par des rapports sexuels contraints, par la menace, l'intimidation, ou la force physique. Les sévices psychologiques ou émotionnels visant à intimider ou à persécuter sous forme de menaces, d'agressions verbales, et d'humiliation, si l’on se réfère à la définition fournie par l’UNICEF.
Les formes de violences domestiques les plus perpétrées dans la ville de Diego sont l’abandon et les violences physiques. C’est d’ailleurs pour lutter contre ce fléau que l’ECPAT a mis au point le projet « Ranavalona » visant à responsabiliser les pères de famille, dont ceux de Diego, à lutter contre ce fléau. 150 hommes prennent part à ce projet. Ils ont suivi une formation de 2 ans et vont aujourd’hui sensibiliser les autres pères de famille de la ville.
Le projet consiste à responsabiliser les pères de famille pour qu’ils puissent lutter contre la violence à l’égard des enfants. « Ce sont les pères que nous avons choisis, car selon les statistiques, les hommes sont les plus nombreux à manifester des actes de violence contre les enfants. Nous attendons d’eux qu’ils sensibilisent les autres hommes à ne pas agir avec violence à l’égard des femmes et des enfants », explique la coordinatrice régionale d’ECPAT France, Rakotomalala Noharisoa.