Bien que la pénétration d’internet à Madagascar soit encore faible, la Grande île participera au grand dialogue mondial sur l’utilisation de cet outil comme 77 autres pays.
Les utilisateurs d’Internet auront l’occasion de faire entendre leur voix le 10 octobre à l’Akademia malagasy à l’occasion de ce qui veut être le « plus grand dialogue citoyen mondial ». Pratiquement en simultanée, au moins des citoyens de 78 pays tiendront un forum où ils pourront s’exprimer sur l’avenir d’Internet.
Les participants à l’évènement de ce samedi seront, pour la plupart, des jeunes utilisateurs dans divers domaines qui ont bénéficié au préalable d’une formation en vue de la participation au dialogue. « Il y aura des représentants du secteur privé, des étudiants, des agronomes, bref des utilisateurs d’Internet de manière journalière », explique Nicolas Razafindrakoto, le président d’Internet Society Madagascar Chapter (ISOC), l’association partenaire de l’entreprise Missions Publiques dans l’organisation du dialogue. Les discussions s’articuleront autour des thématiques de l’identité numérique, la sphère digitale publique, l’inclusivité digitale et l’intelligence artificielle. L’objectif de la rencontre est de ressortir des résolutions qui seront soumis à la 15ème édition du Forum sur la gouvernance d’internet en Pologne à partir du 23 octobre. « Nous avons choisi de sélectionner les participants afin d’avoir des recommandations citoyennes informées pour influencer les décideurs au niveau local, régional et international », ajoute Nicolas Razafindrakoto.
Problème d’accessibilité et de coût
Bien que les problématiques de Madagascar en matière d’Internet soient quelque peu spécifiques, les utilisateurs de la Grande île ne peuvent échapper aux préoccupations générales comme la protection de la vie privée. « Vous avez peut-être tous remarqué le ciblage des entreprises dans les publicités. La question est notamment de savoir qui sont les propriétaires des données que les utilisateurs fournissent sur Internet », souligne le président de l’ISOC Madagascar.
Il est à noter que le combat de l’association à Madagascar est la démocratisation d’Internet dans le pays. Si la connexion sur la Grande île est réputée parmi les plus rapides en Afrique, le coût d’accès reste prohibitif. Plusieurs études le confirment, comme une récente note de conjoncture économique de la Banque mondiale. « Les frais de connexion Internet restent élevés et la pénétration est faible. Le coût des services Internet haut débit fixe est plus élevé que dans les pays de référence. Les taux de pénétration sont également bien inférieurs à ceux des autres pays, une proportion importante de la population n’ayant toujours pas accès au réseau mobile (65,9%) ». La nécessité du travail à distance provoquée par la covid-19 a soulevé les problèmes de l’accessibilité à Internet à Madagascar, ne serait-ce que pour l’éducation.