Ampefy, c’est l’un des endroits les plus prisés des Tananariviens pour passer un week-end. Son geyser, ses chutes, ses poissons, ses cressons, ses fruits… cette localité à 150 km de la capitale revit avec l’arrivée des premiers « déconfinés ».
« Nos chambres sont bookées jusqu’à mi-novembre le weekend », lance la réceptionniste d’un hôtel à Ampefy au téléphone. Les Tananariviens prennent progressivement d’assaut les spots de loisirs et de détente en dehors de la capitale. Ampefy ne déroge pas à cette règle. « Les gens sont revenus depuis 3 semaines », indique le responsable du péage à l’entrée du site de la chute de La Lily, l’une des attractions de la localité. D’après lui, les gens ont surtout afflué la deuxième semaine. « Lors du weekend de la première semaine, il y a eu quelques 150 véhicules. Lors de la deuxième semaine, il y en eu au moins 200. Cela coïncide avec la publication des résultats du BEPC », poursuit-il.
En famille, en groupe, en couple, à moto, en voiture ou en car, les déconfinés de la capitale profitent des weekends pour décompresser. « C’est la première fois depuis le déconfinement qu’on est sortis de Tanà  », indique un père de famille, qui était sur le site de la chute de Lily, samedi dernier. Il était venu avec sa femme et ses parents. « Nous avons choisi Ampefy parce que c’est près d’Antanananarivo. Nous restons jusqu’à demain ». En face de sa voiture, un groupe de jeunes déchargeaient leurs affaires de leur car. C’était le personnel d’une entreprise qui s’est offert un break pour le weekend.
Sources de revenu
Avec le retour des touristes, c’est tout le fokontany d’Amparihy qui sort de sa torpeur à l’image des vendeuses de souvenirs en pierre de lave qui se font parfois trop insistantes. Sur la piste qui mène à la chute, les habitants proposent aux touristes du week-end leur récolte de patates douces. De gros spécimens qui rappellent qu’on se trouve sur une terre volcanique fertile. Quoi qu’il en soit, le tourisme constitue une source de revenus non négligeable. Le responsable du péage avance que jusqu’à 30% de la population du fokontany gagnent de l’argent autour du site. Guides, photographes, vendeurs de souvenirs, … « Depuis le début du confinement, ces gens ont dû trouver autre chose. Certains ont travaillé la terre, d’autres se sont mis à la récolte des plantes médicinales », explique-t-il, en soulignant que le fokontany n’a reçu aucune des aides gouvernementales pourtant médiatisées dans tout Madagascar.
Mêmes scènes et mêmes engouement au geyser, l’autre attraction d’Ampefy. Un des guides indique toutefois que, malgré le confinement, il y a toujours eu des gens sur le site. « Les personnes malades ont continué à venir car l’eau du geyser a des vertus curatives », précise-t-il. En plus des souvenirs en pierres de lave, les habitants aux alentours, notamment les femmes proposent des massages relaxants aux visiteurs. Les paysans, de leur côté, profitent pour étaler leurs fruits et légumes.