Chaque matin, des chômeurs tentent leur chance devant le portail des zones franches pour décrocher un emploi. Ce phénomène des zones industrielles de la capitale, du côté d’Andraharo, d’Ankorondrano et de Tanjombato, touche à peu près les jeunes entre 20 et 35 ans.
Bon nombre d’entre eux ont perdu leur travail durant le confinement. Ils arrivent en même temps que les travailleurs ponctuels de l’entreprise, c’est-à -dire à 7h du matin. Le responsable du recrutement regroupe leurs cartes d’identité nationale. L’appel commence à 7h 30 ou à 8h du matin. Parmi les cinquante demandeurs d’emplois, six personnes seulement sont appelées pour  faire le test.
« Le test dure une demi-journée ou une journée. Quand on échoue, on rentre et on cherche une autre zone franche. Si on a de la chance, on est retenu, le contrat peut durer un ou trois mois tout au plus », raconte Sariaka, une candidate rencontrée à Andraharo. Elle a cherché du travail depuis la fin du confinement, au mois d’août. « Au point où j’en suis, j’accepte tous les types de travail qu’on me propose, femme de ménage, travail dans les zones franches, commerçante, je fais tout. »Â
En effet, même si leur profil ne correspond pas au poste recherché sur l’affiche, ils viennent toujours car dans la journée, l’employeur peut appeler une ou deux personnes pour une petite prestation. « J’ai été une fois appelé pour faire la finition de quelques vêtements. Le contrat a duré deux jours. Maintenant, je reviens ici pour attendre qu’on m’appelle à nouveau», témoigne Seheno.
Question d’expériences
Ils doivent, en général, savoir manipuler une machine. La majorité d’entre eux ont déjà eu des expériences en zone franche textile. Tel est le cas de Andry qui brigue le poste de machiniste. « J’étais là depuis deux semaines. J’ai suivi auparavant une formation en mécanique auto mais les recruteurs dans ce domaine veulent au moins que j’aie deux ans d’expériences. Pourtant je n’ai jamais pu commencer nulle part. Donc je préfère venir ici pour tenter ma chance. »
Mbolatiana qui a 23 ans a déjà travaillé en tant que machiniste. Elle a cherché du travail dans cette partie d’Andraharo depuis environ 2 mois. « On reste ici jusqu’à 11h car ils font l’appel durant la matinée. Après, on rentre et on revient le lendemain. J’ai cherché du travail durant des mois mais personne ne m’a recrutée donc je m’accroche. »
Des fois, les employeurs ne recrutent personne dans la journée mais 3 ou 4 personnes manifestent leur envie de travailler en restant à l’affût des propositions soudaines qui pourraient leur convenir. « Les postes ne requièrent pas de diplômes élevés ou de grandes qualifications. Certes, travailler dans les zones franches n’a jamais été le rêve de notre vie. Nous gagnons en moyenne 200.000 ariary par mois, mais cela nous suffit juste pour envoyer nos enfants à l’école », nous confie une mère de famille, en quête d’emploi stable depuis un bon moment.