Le communiqué de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) du 23 octobre dernier a jeté un froid sur les acteurs du tourisme à Nosy-Be. L’île au parfum n’échappe pas à la fermeture de l’espace aérien aux pays touchés par la deuxième vague de la covid-19.
Le mois de la relance du tourisme à Nosy-Be n’a même pas encore touché à sa fin que la note de l’ACM aux compagnies aériennes est tombée, au grand dam des acteurs du secteur. En effet, le communiqué de presse interdit aux compagnies aériennes d’embarquer des passagers en provenance de 16 pays dont la France, l’Italie et d’autres pays de la zone euro ainsi que les Etats-Unis, l’Iran ou encore le Brésil. « C’est toute la chaîne de valeur du tourisme sur Nosy-Be qui est touchée par cette nouvelle », lance le président du conseil d’administration de l’Office Régional du Tourisme de Nosy-Be (ORTNB), Sonny Tatatsiresy. Il indique que pour la réouverture des vols du 1er octobre, les opérateurs touristiques ont fait des investissements conséquents pour permettre la reprise. « Rien qu’à l’aéroport, Ravinala a mis en place le tunnel de désinfection tout comme d’autres mesures sanitaires. Des formations ont été dispensées. Finalement cela n’aura servi à rien », déplore-t-il. Sonny Tatatsiresy d’ajouter que des pays comme Dubaï ont maintenu leurs activités touristiques grâce à des mesures d’accompagnement.
L’illusion du tourisme national
Dans les prochaines semaines, le PCA de l’ORTNB craint qu’Ethiopian Airlines ne suspende à nouveau la desserte de Nosy-Be. « La compagnie ne vas pas venir sur Nosy-Be à perte. Nos principaux émetteurs sont la France, l’Italie et l’Europe, en général. Le désespoir gagne les opérateurs », ajoute Sonny Tatatsiresy, qui ne croit pas à un relais du tourisme national, du moins pour le cas de Madagascar. Notre interlocuteur évoque notamment le prix du billet d’avion pour se rendre sur Nosy-Be. « Il faut compter au moins 800.000 ariary le billet, rien que pour l’aller. Combien de ménages malgaches ont les moyens de payer cela ? Sinon, il y a l’état actuel de la RN6 », déclare-t-il, en précisant qu’il faut pratiquement 24h pour rallier Antananarivo-Nosy-Be sur route à cause de certaines portions qui se sont considérablement dégradées.