L’italien est une langue qui n’est pas commune à Madagascar. Quoi que pour la 4ème édition de la fête du cinéma, l’Institut Français de Madagascar (IFM) a décidé d’honorer le cinéma transalpin.
Version originale VS version traduite
« On n’aura jamais une aussi bonne version d’un film que tel qu’il a été joué ». C’est l’avis de la chargée de mission audiovisuelle et culturelle de l’IFM, Lisa Pedel. « On découvre le film tel qu’il a été pensé, tel qu’il a été construit », poursuit-elle en marge de la conférence de presse de présentation de la Fête du cinéma qui débute aujourd’hui. Pour cette 4ème édition, le cinéma italien sera à l’honneur avec 4 films proposés donc en italien. « La langue italienne est très festive, très jovial et très théâtral », lance Lisa Pedel qui précise que l’évènement se déroulera dans le cadre de la semaine de langue italienne, célébrée pour la première fois à Madagascar en partenariat avec le consulat d’Italie et l’ambassade de Suisse, pays dont 8% de la population est italophone. Le premier film programmé en ouverture, Cronofobia de Francesco Rizzi, est d’ailleurs suisse.
Pour le consul honoraire d’Italie, Michele Franchi, l’idée est de promouvoir la langue italienne à Madagascar. Il fait savoir que des étudiants malgaches sont intéressés à poursuivre leurs études en Italie mais la première barrière est la langue. C’est dans ce sens que le consulat a décidé d’ouvrir une école d’italien avec pour objectif d’avoir près de 500 étudiants dès l’année prochaine. Les cours seront dispensés au consulat et au collège Saint Michel Amparibe. L’année dernière, 99 étudiants ont obtenu une bourse d’étude pour l’Italie.
Une communauté de cinéphiles à séduire
Au-delà de la langue, la Fête du cinéma s’adresse avant tout aux cinéphiles. Lisa Pedel se félicite de l’engouement grandissant du public malgache pour le cinéma d’auteur depuis la première édition de l’évènement. Elle indique qu’il a été plus difficile de mobiliser le public pour le cinéma contrairement à la danse ou au théâtre avant la Fête du cinéma qui a enregistré une progression de fréquentation de 40%. « Les gens commencent à s’intéresser au rendez-vous. Pour les Misérables lors de la dernière édition, on a dû refuser des gens. Cela n’arrive pas très souvent à l’IFM. Il y a une culture cinéphile qu’on ne connaissait peut-être pas ou qu’on n’a pas su atteindre avec les films qu’on projetait », indique-t-elle en précisant que l’Institut défend le cinéma d’auteur, et en version originale, ce qui n’est pas évident pour tout le monde.
Point d’orgue de la 4ème édition, la programmation du classique de Federico Fellini La Dolce Vita, Palme d’or du Festival de Cannes de 1960, samedi à 10 heures et du cultissime Le Bon, la Brute, et le Truand de Sergio Leone également connu pour la musique composée par le compositeur Ennio Morricone décédé le 6 juillet dernier.