Obtenir son baccalauréat et faire sa rentrée à l’université paraît facile mais c’est presque le graal pour les lycéens. Ce qu’ils ne savent pas c’est que, du lycée à l’université, rien n’est plus pareil. Il faut donc s’y préparer aussi bien physiquement que mentalement.
« Je pensais que…. »
Le taux d’abandon et de redoublement le plus significatif, chaque année, est attribué aux étudiants de la première année, si on se réfère au cas de l’université d’Antananarivo. Et cela s’explique. En effet, les jeunes bacheliers ne sont pas conscients de l’écart entre la vie lycéenne et la vie universitaire, et encore moins du changement que cela nécessite.
 « Quand j’étais au lycée, je me disais que tout serait plus facile une fois à l’université, je serais plus libre et j’étudierais à mon rythme, mais jamais je n’aurais imaginé que je galèrerais autant », explique Harimanana, une étudiante ayant réussi sa première année, non sans peine. Pour Princy, l’université se résume en deux mots, liberté et indépendance. Quant à Léo, il ne savait pas du tout ce qui l’attendait : « personne ne m’a jamais parlé de l’université, on nous râbachait toujours la même chose, pense d’abord au baccalauréat, on verra la suite », s’extase-t-il.
Différences entre être élève et être étudiant
L’enseignant chercheur et responsable de la mention Communication, Médiation, Médias et Organisation au sein de l’université d’Antananarivo, Tantely Ravelonjatovo, indique qu’intégrer l’enseignement supérieur suppose un nouveau système éducatif. « Les nouveaux bacheliers doivent déjà avoir en tête qu’ils ne sont plus des élèves mais des étudiants universitaires. Et à l’université, on a le choix entre devenir étudiant chercheur et étudiant professionnel. Un étudiant chercheur est amené à faire des recherches personnelles en fonction de ses études. Dans le système LMD (Licence-Master-Doctorat), l’enseignant ne donne que le tiers des cours, pour le reste, il appartient à l’étudiant de faire des recherches. Un étudiant professionnel, par contre, est en contact avec le milieu professionnel, avant son entrée à l’université, celui-ci doit avoir déjà choisi une profession ou un métier en rapport avec la filière choisie », renchérit  Tantely Ravelonjatovo.
Ce qu’on attend d’un universitaire
La réussite universitaire ne dépend pas uniquement du niveau intellectuel. Il y a aussi d’autres paramètres à considérer, notamment l’indépendance, la débrouillardise, la sociabilité, et surtout la capacité d’adaptation. Il faut se méfier de cette « pseudo-liberté » que l’université offre. La maîtrise de soi, du temps, et l’autonomie seraient les clefs de la réussite universitaire.