C’est « Election Day » aux Etats-Unis, ce mardi 3 novembre. Les Américains élisent leur président pour les quatre prochaines années. C’est, sans aucun doute, la présidentielle la plus médiatisée dans le monde avec, en tête de gondole pour cette cuvée 2020, le controversé président sortant Donald Trump et son challenger, Joe Biden, ancien vice-président des Etats-Unis de 2009 à 2017. Pour mieux comprendre le déroulement de cette élection, voici 4 points à absolument savoir.
Grands électeurs, quésaco ?
Si à Madagascar, le citoyen vote directement pour le candidat de son choix, aux Etats-Unis, ce sont les grands électeurs de chacun des Etats qui votent. On parle de suffrage universel indirect. Le vote se fait ainsi Etat par Etat. Le candidat qui rafle le plus de voix dans un Etat, remporte les grands électeurs de cet Etat suivant le principe du « winner-takes-all » ou le vainqueur rafle tout. Le pays compte ainsi en tout 538 grands électeurs. Cela veut dire que, pour se voir offrir les clés du bureau ovale, un candidat doit avoir l’appui d’au moins 270 d’entre eux. Le nombre de grands électeurs dans un Etat équivaut aux nombres de représentants et de sénateurs au Congrès. Tous les Etats possèdent ainsi au minimum 3 grands électeurs (un représentant et deux sénateurs). Le nombre dépend ensuite de la taille de la population. Sur ce point, la Californie est la plus importante avec 55 grands électeurs suivis du Texas, 38 et de New York et la Floride avec 29. Ainsi, le vote d’aujourd’hui constitue une première étape, mais cruciale à l’élection. Les grands électeurs valideront les résultats, lors du suffrage à la mi-décembre.
Avoir un plus grand nombre de voix exprimées ne garantit pas la victoire
Hillary Clinton en 2016 ou encore Al Gore en 2000 en connaissent un rayon. Bien que ces candidats aient reçu la majorité des suffrages populaires, le principe des grands électeurs a donné la victoire à leur opposant. Cela s’est passé 5 fois dans l’histoire des Etats-Unis, en 1824, 1876, 1888, 2000 et 2016.Â
Le bipartisme et les swing-states
La politique aux Etats-Unis est essentiellement animée par deux grands partis, les Républicains et les Démocrates respectivement représentés par Donald Trump et Joe Biden. Certes, cette présidentielle compte 1.223 autres candidats, des indépendants, et cela se joue essentiellement entre ces deux partis. Il faut remonter en 1848 pour voir le dernier président élu en indépendant aux Etats-Unis. Dans ce sens, certains Etats sont historiquement ancrés dans la mouvance d’un parti. C’est ce qu’on entend par swing-states ou Etats-pivot ou encore Etat-charnière, où tout se joue finalement car la majorité peut changer d’une élection à une autre.
Vote par anticipation
L’autre particularité des élections américaines est le vote par anticipation. Depuis plus d’un mois, les électeurs ont eu la possibilité de voter soit en personne soit par correspondance. Cette année, dans le contexte de la covid-19, ce vote par anticipation est très plébiscité. Une semaine avant la date du scrutin du 3 novembre, 73 millions d’Américains se sont déjà prononcés, un chiffre qui représente déjà plus de la moitié des votants en 2016.