L’économie malgache, déjà moribonde, a été touchée de plein fouet par la covid-19. Plusieurs secteurs d’activité ont été impactés par la crise, amputant ainsi le revenu de milliers de Malgaches.
Au-delà de la crise sanitaire, la covid-19 a causé une crise économique dont on ne voit pas encore le bout. Alors que l’urgence sanitaire a, à peine, pris fin il y a quelques semaines, l’heure est au bilan, huit mois après que le coronavirus ait atteint l’économie malgache. L’économiste Dr Hery Ramiarison, professeur à l’Université d’Antananarivo, présente un aperçu des impacts de la pandémie à travers quelques chiffres.
30% à 40% des entreprises ont été touchées par le chômage technique soit 36% des emplois salariés. Pour les emplois formels, la perte de revenu est estimée à 298 milliards d’ariary par mois. Même le secteur informel n’a pas été épargné, un secteur qui pèse jusqu’à 49% du PIB malgache. Dans ce secteur, l’économiste avance une baisse d’activité de 50%, ce qui équivaut à une perte de revenu de 410 milliards d’ariary par mois. Au total, 67,2% des ménages ont subi une perte de revenu. Pour le Dr Hery Ramiarison, la pauvreté a été aggravée par cette perte de revenu.
Deuxième vague
Les entreprises de la zone franche ont été parmi les plus impactées. 80% d’entre elles sont confrontées à des problèmes financiers importants, d’après les derniers chiffres du Groupement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP). La filière textile est la plus touchée avec l’annulation des commandes en raison du confinement dans les pays de destination des produits d’un côté et la perturbation de l'approvisionnement en matières premières dont les tissus viennent essentiellement de Chine. Le revenu de ces entreprises a ainsi baissé de 47% par rapport à mai 2019, toujours selon le GEFP qui affirme craindre la nouvelle vague, qui est en train de frapper l’Europe actuellement. D’après le groupement, le retour au confinement dans ces pays annihilerait la légère reprise timidement entamée. Même préoccupation pour les acteurs du tourisme, qui emploient de leur côté 350.000 personnes et dont la reprise a été stoppée net par la fermeture du ciel à plusieurs pays.
Si la bataille sur le front sanitaire est en passe d’être gagnée, comme l’affirme le discours officiel, la question est tout autre sur le front économique et social par extension. Entre l’ariary qui dégringole et des perspectives peu reluisantes, la covid-19 continue de faire mal à Madagascar. Â