Trois mètres carré, une prise, une tondeuse, un rasoir, c’est qu’il faut avoir pour monter un « mpanety », littéralement coupeur de cheveux. Le coiffeur de quartier est comme la borne-fontaine : on en trouve un peu partout dans la ville de Tanà . Au-delà de la coiffure, les moments passés chez le « mpanety » constituent une interaction sociale exclusivement masculine.
Autodidacte
« J’ouvre tous les jours à partir de 6 h jusqu’à 17 h », lance un coiffeur du côté de Behoririka. « Mpanety » depuis près de 20 ans, il a appris sur le tas. « Mon frère et moi avions commencé chez un oncle. Il avait besoin d’aide. Puis, nous avons décidé d’ouvrir notre échoppe », indique-t-il. Son salon ne désemplit pas avec essentiellement des habitués.
En effet, une certaine relation se crée entre le coiffeur et son client. « Je ne change jamais de coiffeur. C’est pratique parce que je choisis à chaque fois la même coupe », lance un jeune homme, dans la trentaine qui se fait couper les cheveux tous les mois du côté d’Anosizato.
Politique, sport et femmes
Au-delà de la coupe de cheveux, le passage chez le coiffeur constitue un lieu de rendez-vous dédié à la gent masculine, entre le coiffeur et les clients car ils sont parfois 3 ou 4 à attendre leur tour. Le moment est très convivial. « On discute beaucoup dans le salon. Les discussions tournent souvent autour de la politique, du sport et des femmes », lance le coiffeur, qui indique qu’il arrive que des hommes habitant dans les alentours viennent alimenter les discussions.
Généralement, dans les quartiers, une coupe de cheveux coûte entre 1.500 et 2.000 ariary. Mais le prix monte quand il s’agit de faire une coupe tendance.