Récemment, un petit garçon de 13 ans aurait été l’auteur du viol d’une fillette de 3 ans dans la commune de Sandrandahy, district de Fandriana, Fianarantsoa. Une image qui dépeint la perversion des jeunes de nos jours, à Madagascar. Une perversion qui serait, selon certains, le fruit de l’accès non règlementé à internet.
Le manque de surveillance et de restriction quant à l’accès aux réseaux sociaux et à internet tend, d’une certaine manière, à pervertir les jeunes enfants. Pour certains parents, permettre à leurs enfants de se connecter à internet est un des moyens de les aider dans leurs études. Pourtant, en ayant un accès non surveillé, certains enfants sont tentés de regarder des contenus pour adulte. Cela contribue quelque part à la hausse des cas de viol qui impliquent notamment des garçons mineurs.
Internet et Facebook, des impacts notables
« Quoi que l’on puisse dire, l’accès devenu facile à internet, les offres internet et réseaux sociaux figurent parmi les raisons de cette recrudescence des cas de viols », indique Jacky, responsable d’un cybercafé. Selon lui, de nombreux parents pensent que donner à leurs enfants une liberté quant à l’accès à internet et aux réseaux sociaux, permettrait à ces derniers de mieux avancer dans leurs études. Pourtant, la curiosité grandissante des enfants en plus de l’inexistence de restriction sur ces plateformes est un des facteurs à prendre en compte.
Selon la psychologue Kolo Randriamanana, il est important de surveiller ce que les enfants voient à la télé, sur internet ou sur les réseaux sociaux. « À un certain âge, les enfants ont tendance à juste imiter ce qu’ils voient, sans pour autant comprendre ce que c’est. Par ailleurs, ils n’ont pas encore la faculté ni la capacité morale de définir ce qui est bien ou mal », explique-t-elle. Aussi, selon elle, pour les enfants en âge de puberté, le développement hormonal étant déjà un facteur important, les contenus pornographiques ou prohibés tendent à pousser encore plus leurs désirs sexuels.
Les parents et la société ont un rôle à jouer
« Une fois deux petits garçons de 10 ans environ sont entrés dans mon cybercafé et se sont placés sur un poste assez isolé pour regarder des sites pour adulte », témoigne Jacky. Selon lui, il relève du devoir des propriétaires et des responsables des cybercafés de surveiller ce que font les enfants ou les clients mineurs qui entrent chez eux. « Certes, on doit une certaine intimité à nos clients, mais il est de notre devoir de surveiller et de restreindre l’accès à des sites ou des contenus prohibés aux enfants », souligne-t-il.
Hary, mère de deux garçons de 12 et 16 ans le confirme également. Selon elle, il est important de surveiller de près les enfants, notamment par rapport à ce qu’on peut voir aujourd’hui sur internet et sur les réseaux sociaux. « Vu les clips, les publications déplacées et tous ces contenus pervers que l’on peut voir, il est important de mettre des balises », souligne-t-elle. Pour la psychologue Kolo Randriamanana, « il est aujourd’hui important de parler de cela aux enfants, que le sujet concernant la sexualité ne soit plus un tabou. D’une part, cela est conseillé pour protéger les enfants, mais permettrait également de les conscientiser sur l’enjeu que cela représente ».