Ce n’est pas pour rien que le « Ravinala » ou « arbre du voyageur » est l’emblème de la Grande Île. Plus qu’une plante, cet arbre est étroitement lié à la culture dans certaines régions de l’île.
Sur la nationale 2 menant vers Tamatave, dès Mandraka, l’arbre du voyageur compte parmi les décors naturels. Il se démarque par sa forme caractéristique. Au loin, ses feuillages ressemblent à un éventail ou mieux, à une main qui salue les voyageurs. De cet arbre, rien ne se perd chez les Betsimisaraka, une tribu de la côte Est de la grande Île.
- S’utilise dans la construction
Sur la côte Est de l’île, chaque partie de l’arbre du voyageur est utilisée dans la construction de la maison dite « falafa ». Le tronc principal sert de pilotis pour la construction. Une fois asséchées, les tiges, issues des feuilles, sont assemblées pour construire les murs. Les feuilles, lorsqu’elles sont assemblées, peuvent faire office de toiture.
- Une assiette offerte par dame nature
Lors des fêtes traditionnelles, les Betsimisaraka n’utilisent généralement pas d’assiettes. Lors des cérémonies comme le « Tsaboraha » ou fête des Morts, les feuilles servent de « lambagna » ou assiettes pour servir les plats aux invités. En guise de cuillère, « koera » ou « Soro », un bout de la partie basse de la feuille sera découpé. Elle est plus solide lorsqu’elle est encore verte.
- Un plat pour les périodes de soudure
Ce n’est pas un hasard si cet arbre est appelé « l’arbre du voyageur ». Les tiges conservent intacte l’eau de pluie recueillie. Cette eau pure et fraîche permet de se désaltérer lors des longues marches au cœur de la forêt. En période de soudure, les Betsimisaraka consomment le cœur de l’arbre. Se trouvant entre le tronc et la base des feuillages, celui-ci se cuisine comme les pommes de terre.
- S’utilise en apiculture comme en artisanat
Le tronc du Ravinala, une fois bien taillé et creusé, est une ruche appréciée des abeilles. Pour ceux qui habitent en forêt, cela permet d’avoir du bon miel. La tige, une fois séchée, s’utilise quant à elle comme matière première pour la vannerie. On en fait des paniers, des nattes et d’autres articles.