Feux de brousse, Tavy ou culture sur brulis, coupe illicite d’arbre, charbon… ; ces menaces pèsent sur les forêts de l’Est. Andasibe, à trois heures de route de la capitale sur la nationale 2, n’y échappe pas.
Andasibe est un des vestiges de forêts primaires encore « intactes » à Madagascar. Cet espace naturel protégé, le plus proche de la capitale, attire chaque année des milliers de touristes. Une richesse qui pourtant est constamment menacée par le « Tavy », et également la coupe illicite d’arbres. C’est en se basant sur ce constat qu’Ecovision Village, association d’entrepreneurs, a entamé son projet : sauvegarder et restaurer une partie du corridor forestier entre le parc d’Analamazaotra et la réserve naturelle de Mantadia. Â
Agir pour la génération future
« À Madagascar, pour agir ou réaliser un projet environnemental, on attend souvent le coup de pouce des bailleurs ou la sensibilisation d’ONG et d’organismes rattachés au ministère ou à l’État. Tel est le constat actuel », indique le responsable auprès de l’association Ecovision Village. Pour lui, comme pour son association, c’est cette réalité qu’il faudrait commencer à changer.
C’est dans cet esprit qu’Ecovision, association d’entrepreneurs et d’entreprises locales, a décidé d’agir en commençant par un projet pilote à Andasibe. « L’idée et la conviction qui nous pousse à agir, c’est surtout le fait de se demander : qu’allons-nous laisser à la génération future ? », explique ce responsable. Pour l’association, chaque personne à son niveau peut faire la différence en agissant, que ce soit pour protéger ou pour restaurer. « Nous ne prétendons pas pouvoir changer les choses à nous seuls, mais nous misons sur une conscientisation des entreprises et entrepreneurs comme nous », souligne-t-il.
Un projet pilote pour commencer Â
S’étendant sur une superficie de 600 ha, le projet pilote de l’association Ecovision Village vise à conserver et restaurer la forêt dans le corridor forestier entre Analamazaotra et Mantadia. « Cette superficie comprend encore 120 Ha de forêt primaire que l’association veut sauvegarder », indique le responsable de l’association. Mais l’idée est également de restaurer la forêt qui a été défrichée.Â
Pour l’association, le choix d’Andasibe comme site du projet s’explique par deux grandes raisons. D’une part, Andasibe constitue la forêt naturelle la plus proche de la capitale, ce qui permet un meilleur suivi du projet. Par ailleurs, Andasibe constitue également le site écotouristique qui attire chaque année des milliers de touristes étrangers. « Pourtant, cette richesse naturelle est constamment sous les menaces des feux de forêt et de la coupe illicite », martèle le responsable auprès d’Ecovision Village.
Le projet mise sur l’inclusion de la population localeÂ
Après étude du comportement de la population, notamment par rapport à la coupe illicite et aux feux de forêt, l’association en est arrivée à une conclusion : cela est poussé principalement par le manque de ressource et de revenus. Ainsi, pour mener à bien le projet, il a fallu intégrer la population locale dans la boucle du projet, notamment en leur fournissant une source de revenus.
« Intégrer la population locale dans ce projet n’a pas été des plus facile, et il a fallu travailler de concert avec les autorités locales et également le Tangalamena ou grand sage du village », explique Faratiana Andriamihaja, responsable de site d’Ecovision Village. Toutefois, avec persévérance, l’association a pu finalement établir une meilleure approche : intégrer la population dans le projet. « Pour la majorité des emplois au sein du projet et de l’écovillage, nous engageons prioritairement les mains d’œuvres locales », souligne-t-elle.