Transparency Internartional Initiative Madagascar fête ses 20 ans cette année, une occasion de revenir sur les défis qui attendent le pays sur le front de la lutte contre la corruption.
La corruption est solidement ancrée à Madagascar. Le phénomène peut se manifester par des petits billets que les automobilistes glissent aux agents de la circulation, aux secrets de Polichinelle des hautes sphères. La présence de Transparency Internartional Initiative Madagascar (TI-IM) a contribué à placer la corruption dans le débat public, selon le PCA Solofo Rakotoseheno. « C’est la principale réalisation de TI-IM depuis son existence à Madagascar », indique-t-il, en précisant qu’avant, personne n’en parlait vraiment. La sensibilisation des citoyens sur les faits de corruption fait justement partie des activités de l’association. « Au cours de ces deux dernières années, TI-IM a mis en place une politique de mobilisation citoyenne et communautaire », lance la directrice exécutive Ketakandriana Rafitoson, qui estime qu’il est illusoire de prétendre lutter contre la corruption, s’il n’y a pas de citoyens derrière. « On s’est dit qu’il faut lever une armée citoyenne anticorruption et c’est ce qu’on s’évertue à faire », résume-t-elle. En ce sens, TI-IM a créé des clubs anti-corruption Fongotra dans les lycées et les universités mais a également recruté près de 800 bénévoles dans toute l’île.
Impunité
TI-IM a également participé à l’élaboration de la stratégie de lutte contre la corruption dans le pays, cristallisée par la mise en place du Bianco, du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI), entre autres. Malgré cela, Solofo Rakotoseheno estime qu’il y a encore beaucoup d’efforts à fournir sur le front de la lutte contre la corruption en faisant remarquer qu’il n’y a pas encore assez de condamnations pour les faits de corruption. « Les condamnations sont utiles pour faire prendre conscience aux citoyens qu’il y a vraiment une lutte contre la corruption et qu’il n’y a pas d’impunité à Madagascar », déclare-t-il. Quoi qu’il en soit, l’ancien PCA, Dominique Rakotomala, estime que la lutte contre la corruption est un travail de longue haleine. « Cela demande de la patience. Les gens peuvent se lasser », précise-t-il, en soulignant qu’il y a des personnes qui ne veulent pas de changement.