Foulpointe pour certains, Mahavelona pour les autochtones. La commune se reconnaît comme la station balnéaire phare de l’Est de Madagascar. Mais outre sa plage, « Foulpointe – Mahavelona » regorge également de légendes rattachées à l’histoire de Madagascar.
Nul ne sait comment s’appelait le village avant l’époque de la royauté. Certains Tangalamena ou gardiens des valeurs ancestrales dans cette partie de l’île avancent le nom d’« Andranonampango », d’autres indiquent que le village s’appelait autrefois « Marofototra ». Mais au fil de l’histoire, le village prit d’abord le nom de Mahavelona, puis celui de Foulpointe, pour devenir aujourd’hui « Mahavelona Foulpointe ».
De Mahavelona, là où on revient à la vie…
L’histoire raconte qu’un jour, le fils d’un roi Betsimisaraka fut un jour frappé par une maladie inconnue. Des incantations et solutions proposées par différents « Ombiasa » ou guérisseurs mais rien n’a sauvé le fils du roi. Ce dernier s’est ainsi résigné à attendre le décès de son fils. Le roi ordonna alors qu’on prépare un tombeau.
Comme le veut la tradition, celui-ci fut creusé loin du village. Mais au moment où le corps du fils du roi fut déposé dans le trou qui devait lui servir de tombeau, ce dernier revint à la vie. Au même moment, de l’eau a jailli du sol et devint un étang. Ce « dobo mahavelona » ou étang de la renaissance est jusqu’à aujourd’hui encore visible au cœur de la commune de Foulpointe.
Aujourd’hui encore, beaucoup viennent s’y recueillir, y déposer des offrandes ou prendre de l’eau pour soigner des membres de leur famille. « Il y a quelques années de cela, un grand homme très connu dont je tairais le nom est venu ici pour se soigner et a pu voir les effets de cet eau mystique », raconte Dahina Vincent, actuel Tangalamena gardien de l’étang sacré.Â
… A Foulpointe
Deux versions racontent le changement du nom du village de Mahavelona vers celui que porte la commune aujourd’hui « Foulpointe ». Bien qu’elles diffèrent sur quelques points, ces versions s’accordent sur le fait que ce nom se rattache à son port, qui fut un des premiers à Madagascar.
L’histoire du Hopeful, sans doute la plus connue, raconte celle d’un navire marchand anglais. Le Hopeful, venu pour faire des trocs, a jeté l’ancre sur la pointe du côté nord de la plage. Pour dire que le bateau a jeté l’ancre sur la pointe, les villageois se disaient que « le ful est sur la pointe. C’est ainsi qu’est née le nom « Foulpointe ».
La seconde version, moins connue, relate l’histoire des premiers colons français qui ont débarqué sur l’île. Une fois arrivé dans ce village, ils y ont installé leur première base et ont baptisé le port « Foulpointe ». L’histoire raconte même que le chirurgien du roi de France, Couillaudeau de la Touche y est décédé en 1766.
Le « Manda » ou Fort de Mahavelona ?
Après avoir établi leurs bases à Foulpointe, les colons français ont commencé à faire de la traite négrière. Face à cela et aux plaintes de ses sujets, le roi Radama qui eut l’aide des anglais, ordonna à ce qu’on érige un fort sur les hauteurs du village. Ce fort servira pour repousser les navires français  s’approchent de la pointe.
Le roi envoie alors Ramiango, un de ses fidèles serviteurs qui est également ombiasa pour suivre les travaux. On peut encore trouver aujourd’hui dans la commune de Foulpointe, le tombeau de Ramiango.