La Covid-19 n’a épargné aucun secteur d’activité ou presque. Le secteur de la Technologie de l'Information et de la Communication (TIC) semble avoir tiré son épingle du jeu à Madagascar, fort du contexte mondial et de certaines prédispositions du pays en la matière.
Les offres d’emplois des sociétés offshores informatiques et de call center en disent long sur la santé de ce secteur malgré la crise sanitaire. Si un secteur a été épargné par la Covid-19, c’est celui qui regroupe les TIC. Mieux, ces entreprises ont été particulièrement sollicitées durant le confinement comme l’explique le président du Groupement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP),Hery Lanto Rakotoarisoa. « Durant le confinement, les sociétés étrangères se sont beaucoup appuyées sur les call center pour leurs clients. Elles ont été nombreuses à faire appel à des services à la clientèle décentralisés », indique-t-il. le responsable du GEFP ajoute que Madagascar a l’avantage d’avoir un bon niveau de français parlé par rapport aux voisins d’Afrique. « Nous avons également une connexion de bonne qualité et pas qu’à Antananarivo », ajoute-t-il.
Redevance controversée
Selon le président du groupement, la marge de progression de ce secteur est encore importante à Madagascar. « Nous en sommes à 11 000 postes actuellement contre 25 000 à Maurice. Si on ramène ces chiffres à la taille de la population, le secteur peut encore progresser », lance-t-il en indiquant que le problème réside dans la redevance fixée à 1% du chiffre d’affaires que l’Etat veut percevoir auprès de ces entreprises. Pour Hery Lanto Rakotoarisoa, c’est un non-sens dans la mesure où les entreprises franches sont régies par la loi sur la Zone franche et ne devraient pas dans ce sens être frappées par de nouvelles taxes. Des discussions ont été engagées avec l’Etat sur ce front mais sont actuellement au point mort. « Apparemment, ils ne veulent plus discuter avec le GEFP et il n’y a pas d’avancées constatées », peut-on lire dans le rapport d’activité du groupement.
Manque de visibilité
Le GEFP a tenu son assemblée générale ce mardi 15 décembre. Le manque de visibilité pour l’année 2021 a été évoqué par rapport à la situation actuelle dans les marchés émetteurs où la deuxième vague de la COVID-19 bat son plein. D’après Hery Lanto Rakotoarisoa, la baisse de la demande mondiale et la perturbation des chaines de valeur ont miné les activités des entreprises du GEFP surtout dans le textile qui représente 44.5% des membres (47). « Nous avons observé une baisse de 40 à 50% des commandes », souligne le président du GEFP. Cela a entrainé la mise au chômage technique de 11 384 employés et le licenciement de 318 autres (chiffres du GEFP en septembre).