Sidération. Les derniers chiffres officiels de la covid-19 ont suscité moult réactions. 234 cas en six jours soit 39 nouveaux malades par jour. Hausse ponctuelle des cas après les fêtes de fin d’année ou prémices d’une seconde vague ?
Ramené à 2020, cela correspond à la situation entre mai et mi-juin dans le pays, au plus fort du confinement, notamment pour la région Analamanga. Interrogé sur cette nouvelle flambée des cas, le ministère de la Santé se veut prudent en indiquant qu’il est trop tôt pour parler d’une deuxième vague. « Le ministère ne peut pas deviner s’il s’agit d’une deuxième vague ou non », lance le directeur de la communication du ministère Andry Raharison. Il rappelle toutefois que ce sont tous les Malgaches qui doivent unir leurs forces pour ne pas qu’il y ait justement une deuxième vague. En ce sens, il souligne que le ministère a renforcé la sensibilisation quant aux gestes barrières notamment le port de masque. « Les personnes qui présentent des symptômes sont invitées à consulter immédiatement », ajoute-t-il.
Un tiers
Un spécialiste en santé publique indique, pour sa part, que tant qu’une nouvelle souche n’a pas été découverte dans le pays, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure. « Pratiquement tous les districts ont été touchés. Des personnes en contact avec la maladie ont développé des anticorps depuis », affirme-t-il, en soulignant que le gouvernement avait décidé de confiner le pays au bout de 3 cas en mars car la covid-19 était encore nouvelle pour tout le monde. « Nous avons depuis accumulé de l’expérience pour y faire face », renchérit-il, en précisant que pour parler d’une deuxième vague, il faudrait que plus d’un tiers des tests soient positifs. Ce qui n’est pas encore le cas en se référant justement aux derniers qui affichent un taux de positivité de 14%. Notre interlocuteur indique toutefois qu’avec les anticorps, il faut s’attendre à ce que les cas les plus graves soient détectés. « Il se peut qu’un patient ne développe pas les petits symptômes mais directement les plus graves comme des difficultés respiratoires ».
A genoux
Le président du Fivmpama (le groupement patronal malgache), Andrianavalomanana Razafiarison, rejoint la position du ministère de la Santé. « L’objectif pour tout le monde devrait être d’éviter un reconfinement total », déclare-t-il. Pour lui, un nouvel arrêt de l’économie mettrait Madagascar à genoux. « Nous ne devons pas relâcher les gestes barrière et le port de masque », estime-t-il.
L’évolution des chiffres de cette semaine donnera des indications sur la tendance des prochains jours. En tout cas, le relâchement est encore bien réel dans les rues de la capitale ce lundi. Bon nombre de personnes n’ont pas encore jugé important de mettre leur masque.