Nombreuses personnes ayant perdu leur emploi durant le confinement n’ont toujours pas repris. La reconversion s’impose surtout pour les professionnels du tourisme, en particulier pour les guides.
Alors que la reprise du tourisme est toujours aussi incertaine, nombreux sont les acteurs, vivant de ce secteur, qui déchantent. La seconde vague dans les marchés émetteurs ne présage rien de bon, l’espoir de l’efficacité des vaccins étant suspendu pour le moment. Les guides figurent parmi les professionnels durement impactés par la fermeture du ciel.
Mettre à profit les capacités
Andy, chauffeur-guide, a vu 5 voyages annulés à l’annonce du confinement en mars. Depuis cette date, il n’a plus travaillé, lui qui effectuait jusqu’à 10 voyages par an. Janvier, Andy a décidé de chercher un autre travail en attendant la reprise. « Je compte mettre à profit mes capacités en langues étrangères pour trouver du travail », lance-t-il. Le jeune père de famille écume ainsi les offres d’emploi des call centers.
Mihaja, un autre guide, s’est mué en revendeur de rhum arrangé depuis. « J’ai pris l’habitude de rapporter du « toaka gasy » en rentrant de mes voyages pour en faire des rhums arrangés. Mes préparations étaient particulièrement appréciées », indique-t-il. Il en a d’abord vendu à des amis proches. De fil en aiguille et grâce au bouche-à -oreille, sa clientèle s’est agrandie notamment durant les fêtes de fin d’année. Mihaja proposeses préparations à 22.000 ariary le litre.
Miatrika (traduction littérale : faire face)
Pour les guides locaux dans les parcs, le retour à la terre a été la solution la plus évidente. « Nombreux sont mes collègues qui sont rentrés chez eux en brousse pour cultiver », déclare un guide à Andasibe.
Dans le cadre du Plan multisectoriel d’urgence, le gouvernement a mis en place un programme de renforcement de compétence du capital humain du secteur tourisme d’une valeur de 2 millions de dollars. « Il y a une partie reconversion notamment dans l’entrepreneuriat mais le gros des formations concerne surtout le renforcement de compétences », souligne la directeur exécutive de la Confédération du tourisme de Madagascar, Sandra Afick. Les formations sont gratuites et les bénéficiaires recevront 10.000 ariary par jour. Les inscriptions se font sur le site www.miatrika.mg. Le programme vise à former 10.000 personnes dans tout Madagascar dont 5.000 à Antananarivo.
Interrogé sur le programme, Andy indique ne pas s’intéresser au programme. « J’ai deux enfants. Ce dont j’ai besoin, c’est d’argent et d’un travail », résume-t-il.