Jouer comme Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, Kylian Mbappé ou encore Neymar est un rêve pour les jeunes fans de football. Certains jeunes footballeurs malgaches s’imaginent une carrière footballistique, surtout depuis l’exploit des Barea à la CAN 2019, cette équipe composée à plus de 80 % de joueurs professionnels expatriés.
Le sport comme option de survie
Rado Rasoanaivo est un ancien footballeur malgache professionnel. Il a évolué à Maurice puis à La Réunion.Il témoigne qu’être footballeur pro est un travail comme tant d’autres. Selon lui, à Madagascar, le sport est considéré comme une option de survie. Lorsqu’on n’a pas réussi l’école, on opte pour le sport. « Le football n’est pas fait pour ceux qui n’ont pas de parcours scolaire parce que, dans ce sport, il y a des calculs à faire. Sur le terrain, on doit à la fois regarder les tactiques des adversaires, gérer les passes décisives et marquer des buts. Tout cela en quelques minutes.  Ainsi, savoir calculer est important », explique Rado Rasoanaivo.
Ce que dit la loi sur le sport
Le football professionnel n’existe pas encore à Madagascar. Pourtant ce que dit la loi 97-014- Art.16 sur le sport dans ce pays est que « l'Etat reconnaît et encourage le Sport Professionnel. Le statut et l'organisation du Sport Professionnel sont fixés par voie réglementaire ». L’inexistence du football professionnel pousse les jeunes à évoluer à l’étranger. Cependant, ce n’est pas toujours gagné.
Commencer à 25 ans et être retraité à 30 ans
Un des critères de sélections des clubs étrangers, c’est d’être jeune. Cedric Djavo, responsable au sein du club 67 city FC, explique que l’idéal, c’est d’envoyer des joueurs au moins à l’âge de 18 ans. Ce qui n’est pas le cas à Madagascar. « Imaginez à Madagascar, les jeunes ne commencent à jouer en première division que vers 21 ans et  atteignent généralement le bon niveau vers 25 ans. C’est déjà très tard. Les recruteurs doivent encore les former pendant des années. Pourtant, arrivés à la trentaine, ils doivent prendre leur retraite », souligne le responsable du club city FC.  José Rolland, secrétaire général de l’Ajesaia, le club sortant de Bolida et Njiva renchérit avec le fait que c’est peine perdue pour les clubs, s’ils recrutent des jeunes de 25 ans. « Les clubs ne risqueront pas d’acheter des joueurs qui vont arrêter 5 ans après. Ce serait une perte d’argent pour eux. Il faut que les dirigeants de clubs malgaches comprennent que l’idéal pour être footballeur pro, c’est à 18 ans. S’il y a de bons joueurs à cet-âge-là , il faut les laisser partir».
Etre joueur professionnel à Madagascar n’est pas facile. Cela ne se limite pas au ballon. Des paramètres sont également à voir au niveau des dirigeants.
Andrianina Rasolomampionona