Outil de mesure par excellence sur les marchés pour les graminées, le « kapoaka » est sur toutes les lèvres en ce début d’année où le prix du riz connaît une certaine hausse sur les étals. Retour sur ce petit gobelet qui fait partie intégrante de la vie des Malgaches.
Un demi-kapoaka par personne. C’est, en général, la ration de riz d’un individu pour un repas. Le kapoaka est l’outil pour mesurer le riz à cuire dans les ménages malgaches. De ce fait, pratiquement chaque foyer en a. « Une fois nous n’en avions pas chez nous. Nous avions utilisé une tasse. C’était difficile de jauger. Nous nous sommes souvent trompés », se rappelle une jeune femme. Le « kapoaka », c’est en fait une boîte de conserve de lait concentré sucré de 125 ml. Généralement, il est admis qu’un kilo équivaut à 3 kapoaka et demi.Â
Importé par les Français
D’après un historien, l’utilisation du kapoaka date de la colonisation. « Ce sont les Français qui ont apporté les boîtes de conserve à Madagascar », indique-t-il, en soulignant que la tradition orale ne permet pas de savoir pour le moment ce que les Malgaches utilisaient avant pour mesurer le riz. « Les fouilles archéologiques n’ont permis que de découvrir des ustensiles de cuisine mais pas d’outil de mesure spécifique pour les graminées ».Â
Pouvoir d’achat
Si le kapoaka est sur toutes les lèvres, c’est parce que le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat entend imposer une norme sur cet outil afin de protéger les consommateurs. Les mesures sont, en effet, aléatoires et bon nombre de consommateurs se plaignent de fraudes sur le « kapoaka ». Henri Lenou, le président d’une association de consommateurs souligne l’importance du « kapoaka » chez les Malgaches au budget limité. « Les familles qui vivent au jour le jour ne peuvent se permettre d’acheter du riz au kilo. C’est tout l’enjeu du kapoaka », lance-t-il.
Outre la boîte de lait concentré sucré, d’autres « kapoaka » sont utilisé sur les marchés. Ce sont les boîtes de concentré de tomates appelé couramment « madco ». Le « madco » est surtout utilisé pour le « patsa » (chevaquine) et l’arachide.Â