Avec la crise économique qu’a induite la pandémie de coronavirus, nombreux sont ceux qui se sont lancés dans des petits commerces. Les restaurateurs « en ligne » en font partie. Outre la question de « formalité administrative », ces fastfoods en ligne passent-ils les contrôles sanitaires ?
Arrondir les fins de mois, se faire un peu plus d’argent ou financer les études… ; les raisons qui poussent les particuliers à s’investir dans les petits commerces ne manquent pas. Depuis le confinement, nombreux sont ceux qui ont ouvert des commerces en ligne, notamment des fastfoods en livraison à domicile. Malgré le fait qu’ils font de la vente en ligne, ces personnes doivent passer par des contrôles au niveau de l’Agence de Contrôle Sanitaire des Qualités des Denrées Alimentaires (ACSQDA).
Les contrôles d’hygiènes sont obligatoires
Selon notre interlocuteur au sein de l’ACSQDA, le docteur Nathalie Randriamanantenasoa, « quel que soit le type de commerce, dès qu’il s’agit de produits alimentaires, les contrôles sanitaires sont obligatoires ». Selon cette responsable, dans la logique, l’ouverture d’un commerce en restauration doit suivre une certaine procédure. « Le restaurateur dépose sa demande auprès du ministère du commerce, les responsables demandent un contrôle auprès de l’ACSQDA, le résultat de ce contrôle permettra au restaurateur d’ouvrir ou non son commerce », souligne-t-elle. Â
Certains commerçants en ligne ne savent pourtant pas que ce contrôle est obligatoire autant pour formaliser leur commerce que pour protéger les consommateurs. Andy, par exemple, s’est lancé depuis un an dans la vente en ligne de viande fumée, poulet laqué et poulet caramel. « J’avais surtout besoin d’argent pour arrondir mes fins de mois, la cuisine étant une passion je me suis lancé », explique-t-il. « Il faut pourtant noter que plusieurs critères sont à prendre en compte dans le contrôle de l’hygiène de ces commerces : les produits, le local de préparation, le packaging (les contenants) et également les moyens ou l’hygiène dans le transport », souligne le docteur Nathalie Randriamanantenasoa.
Concurrence déloyale pour les restaurateurs formelsÂ
Pour les restaurateurs qui ont entrepris les démarches nécessaires afin d’être formels, l’existence « informelle » de ces commerces en ligne est perçue comme de la concurrence déloyale. « En plus du fait qu’ils nous volent des clients, ces particuliers tendent à détruire le marché sans forcément le savoir », explique Jacky, un restaurateur qui dispose d’un local et propose également des services de livraison à domicile. Selon lui, le problème est que si l’un de ces particuliers qui travaillent dans l’informel empoisonne accidentellement des clients, les poursuites ne s’arrêteront pas que sur son cas. « Si un tel cas venait à se produire, c’est le marché même de la livraison à domicile de fastfood qui sera remis en question », souligne-t-il.
Andraina, responsable d’un restaurant, qui a ouvert depuis plusieurs années et qui s’est également focalisé sur la livraison à domicile explique que « le problème est que ceux qui sont dans l’informel n’ont pas à payer toutes les charges que nous avons à payer, pourtant ils sont quelque part tranquilles ». Pourtant, dans la plupart des cas, ces particuliers ne sont même pas passés par les contrôles nécessaires », explique-t-il.