Madagascar a amélioré son score à l’Indice de perception de la corruption d’un point en un an. Ketakandriana Rafitoson tempère en soulignant que le résultat reflète un contexte particulier et que la Grande île reste dans le rouge.
« Le procès » de la gestion de la COVID-19 attendra l’année prochaine, lance d’entrée la secrétaire exécutive de Transparency International-Initiative Madagascar (TI-IM), Ketakandriana Rafitoson au moment de la publication des résultats de l’Indice de perception de la corruption (IPC) 2020, qui concerne l’année 2019. 25 points sur 100, soit une progression de 1 point par rapport à l’année précédente et une 149ème place sur 180. Tel est le score de Madagascar dans l’IPC 2020.
Démocratie
La Grande île est encore loin de la moyenne mondiale, 43 points et loin de la moyenne en Afrique subsaharienne qui compte 32 points. D’après les analyses de TI-IM, la progression de un point est à mettre sur le compte d’un contexte favorable en 2019. En effet, grâce à l’alternance démocratique cristallisée par l’avènement d’Andry Rajoelina au pouvoir par la voie des urnes, Madagascar a gagné 4 points de Varieties of Democracy Project, l’une des huit sources qui ont permis d’avoir l’IPC. Le pays a également gagné deux points sur une autre source, le World Justice Project Rule of Law index.
Pour Ketakandriana Rafitoson, l’adoption de la loi sur le recouvrement des avoirs illicites y est pour beaucoup. Elle souligne aussi l’arrestation et la traduction en justice de plusieurs auteurs de faits de corruption en 2019. Elle rappelle toutefois la crainte de la société civile quant à la nature de ces arrestations qui semblaient prendre des allures de chasse aux sorcières à l’encontre d’adversaires politiques, les grands noms épinglés faisant tous partie de l’entourage de l’ancien président de la République.
Corruption et COVID-19
Quoi qu’il en soit, le rapport IPC 2020 classe Madagascar parmi les pays ayant enregistré un recul significatif ces dernières années, avec un score qui est passé de 32 en 2012 à 25 donc en 2020, au même titre que le Congo ou encore le Malawi et le Libéria. Ketakandriana Rafitoson estime que Madagascar devra fournir beaucoup d’efforts pour atteindre l’objectif de 50 points fixés par le président Andry Rajoelina pour 2024 à sa prise de pouvoir.
La secrétaire exécutive de TI-IM affiche, par ailleurs, un pessimisme à peine voilé par rapport au prochain rapport qui prendra cette fois en compte la gestion de la crise COVID-19. Elle indique qu’en plus de la crise sanitaire, le nouveau coronavirus a couvé une crise dans la lutte contre la corruption, pas seulement à Madagascar mais partout dans le monde avec notamment l’utilisation des fonds COVID. Faut-il le rappeler que la gestion de la COVID-19 dans le pays a été émaillée de quelques scandales dont « l’affaire des bonbons sucettes » et « l’affaire des écrans plats ».
L’IPC classe les pays en fonction du degré de corruption perçue dans les administrations publiques. Il fait appel à des données sur la corruption tirées d’études d’experts réalisés par des sources indépendantes.