Si dans le monde, Madagascar est catégorisé parmi les pays les plus pauvres du monde, dans la Grande-île, on reconnaît l’Androy comme étant l’épicentre du kere. C’est pour casser ces clichés que l’événement « Mbetoa Heke » a été organisé les 29 et 30 janvier dernier, dans la cour de l’Office de la Radio et Télévision de Madagascar.
Une richesse culturelle reconnue mais parfois incomprise
La musique du Sud, qui fait la notoriété de Madagascar partout dans le monde, n’est plus à présenter. Elle a résonné dans la cour de l’ORTM durant les deux jours de « Mbetoa Heke ». Des instruments traditionnels tels que le lokanga ou le mandaliny ont aussi été exposés dans les stands. A part la musique, les tenues, la gastronomie, le sport ou encore la médecine traditionnelle ont été présentés aux visiteurs.
Ces deux jours ont permis de faire comprendre les significations des pratiques culturelles. « En général, les gens ne connaissent de l’Androy que le kere. Mais les personnes qui ont déjà visité la région, et le président de la République l’a dit, les Antandroy gardent toujours leur joie de vivre malgré leur situation. Par exemple, notre rite funéraire ressemble à une fête. Cela ne veut pas dire pour autant que l’on se réjouit du décès. C’est plutôt pour apaiser la souffrance de la famille du défunt », explique Gasimiaro, un notable en région Androy.
Importance de ce genre d’événement culturel
Pour une première édition, l’événement Mbetoa Heke a réuni du monde, ne serait-ce que les natifs de la région Androy habitant dans la capitale. Il y a toutefois des améliorations à faire selon Gasimiaro. « Je leur ai dit : améliorez votre organisation parce que ce sont vous, les artistes, qui êtes les ambassadeurs de Madagascar lorsque vous vous produisez à l’étranger. On parle souvent de Madagascar comme étant un pays pauvre, mais des artistes comme D’Gary ou Jaojoby permettent de dire : on est peut-être pauvre économiquement, mais nous avons une richesse culturelle incomparable », souligne-t-il.
L’événement a rassemblé des personnes qui ne se comprennent pas forcément. Le fait que ce soit gratuit et la présence des stands ont permis aux visiteurs de découvrir les différentes facettes de la culture de l’Androy. C’est bénéfique tant pour la région que pour le pays, selon Miza Norine. « Je pense que ce genre d’événement peut développer l’Androy. Beaucoup de personnes ont déjà manifesté leur désir de visiter notre région. Cela apporte aussi une ouverture d’esprit à tous les Malgaches » assure-t-elle. Â
Selon le Ministère responsable, cet événement est le début d’une série qui permettra de mettre en exergue toutes les régions de Madagascar.