Bien qu’elle existe depuis des années, la technique de la permaculture reste méconnue, voire dépassée vu le système agricole actuel. Pourtant, cette technique, basée sur la compréhension et le respect de l’écosystème naturel permet une agriculture viable, rentable et écologique.
Le système agricole actuel est principalement basé sur la recherche de bénéfice et de rentabilité. De fait, l’utilisation de produits chimiques est banale, en vue d’obtenir plus de rendement. Pour changer cette conception, surtout au niveau des agriculteurs, l’association Tsiky’Tsika propose une formation à la Permaculture pour les paysans. Objectif de la formation : les inciter à adopter cette technique qui s’avère être à la fois rentable, viable, mais surtout écologique.
Vulgariser la technique auprès des vrais concernés
Grâce à un financement du FMFP (Fonds malgache de Formation professionnelle), l’association Tsiky’Tsika organise cette semaine une formation à la permaculture pour les paysans agriculteurs. L’idée et l’objectif de cette formation est de vulgariser cette technique auprès des concernés, ceux qui cultivent tant pour vivre que pour survivre : les paysans. « On pourrait croire à tort que les paysans, qui vivent de l’agriculture depuis des années, sont ceux qui devraient maîtriser la permaculture », souligne Rakotobe Iango Miora, responsable auprès de l’association Tsiky’Tsika. Pourtant, selon elle, avec la réalité qu’ils vivent, la recherche d’un rendement, les paysans sont tombés dans le cercle vicieux des produits chimiques.
Bénéfique pour les humains et pour la terre
Ainsi, pour l’association, cette formation permet d’attirer l’attention des paysans sur cette technique et ce qu’elle leur apportera à long terme, tant pour eux que pour les consommateurs ou pour leur terre. « Cette technique apporte autant d’avantages pour l’humain que pour la nature. En comprenant et en maitrisant l’écosystème, pour vivre en symbiose avec elle, les paysans peuvent facilement exploiter même les terres les plus arides », souligne cette responsable, poursuivant que c’est aussi la meilleure technique pour entrer dans un système plus biologique.
Il reste pourtant un blocage à contourner. Pour pouvoir faire face à la période de changement, les paysans ont besoin de soutien. « C’est à ce niveau-là que devraient se concentrer les aides octroyées par les bailleurs », souligne Rakotobe Iango Miora.
Pour une agriculture viable, rentable et biologique
« Certes, il faudrait un temps d’adaptation et surtout de la motivation, mais la permaculture instaurerait, à terme, une méthode de production rentable et surtout biologique », explique Mamy Razanakolona, technicien accompagnateur auprès de l’association Tsiky’Tsika. Ce technicien souligne que l’association intervient déjà depuis longtemps auprès de nombreuses localités et paysans pour vulgariser la permaculture. Nombreux d’ailleurs ont vu les résultats de l’application de cette technique sur leur mode de production et, par la même occasion, sur leur vie, à l’exemple de Théo. Cet agriculteur, qui a déjà bénéficié d’une formation auparavant est revenu pour renforcer ses acquis. « Grâce à la permaculture, j’ai pu me sortir de la monoculture, ce qui a permis autant d’améliorer notre niveau de vie, mais aussi les produits », lance-t-il, en poursuivant que durant le confinement, il a pu nourrir sa famille et ravitailler également les gens de son village grâce à sa production. « En apprenant cette technique, j’ai également pu comprendre que toutes les terres sont arables, il suffit de savoir comprendre l’écosystème », indique-t-il.
José Randriantseheno, responsable du centre d’entraînement au développement et pour l’autonomie rurale ou CEDAR, qui accueille cette formation, souligne quant à lui que « la permaculture est l’avenir de l’agriculture, surtout si nous visons réellement la sauvegarde de l’environnement ».