La lutte contre l’utilisation des objets plastiques à usage unique est devenue une affaire mondiale. Ces objets commencent à être éradiqués du marché. Bien que Madagascar soit en retard par rapport à d’autres pays, des initiatives commencent à se mettre en place, à l’exemple de la paille en « penjy ».
Auparavant connu surtout comme matière première dans la vannerie, le penjy trouve également aujourd’hui d’autres utilisations à Madagascar. En effet, cette plante herbacée, appelée Lepironia Articulata sert également aujourd’hui de paille et peut très bien remplacer celles qui sont fabriquées en plastiques jetables. Manesimanana Rafanomezantsoa Michaël nous parle de la naissance de cette initiative écologique.
Une plante qui trouve de nombreuses utilités
Historiquement et traditionnellement, le penjy a toujours été utilisé dans la vannerie. Mais dans le cadre du PAZC ou projet d’adaptation de la zone côtière au changement climatique, ces plantes herbacées ont été utilisées pour gérer la montée des eaux. « Il arrive dans certaines zones côtières du sud-est de l’île que les eaux montent, surtout en période cyclonique, inondant les rizières et les champs. Le penjy permet de gérer cela », explique Manesimanana Rafanomezantsoa Michaël, coordonnateur du projet. Â
Mais c’est à la suite d’une surproduction que l’idée de travailler ces plantes pour créer des pailles écologiques est apparue. « En fait, des étrangers qui ont vu l’évolution des plantations nous ont conseillé d’exploiter ces plantes au maximum en indiquant qu’elles peuvent aussi servir pour des pailles naturelles », explique-t-il. Aujourd’hui, les penjy servent dans la préservation de l’environnement autant à travers la protection des zones humides qu’à travers les pailles écologiques.
La production de pailles, encore au stade d’essai
Bien que la plantation de « penjy » ait permis d’innover et de produire des pailles écologiques, cette partie du projet reste encore aujourd’hui au stade d’essai. « Ce sont les associations de femmes dans les villages où le PAZC est mis en œuvre qui ont choisi les penjy », souligne Manesimanana Rafanomezantsoa Michaël. Selon lui, le but de ces femmes était surtout de protéger leurs localités, tout en ayant une matière première à portée de main pour la production d’articles de vannerie.
Cependant, la possibilité d’exploiter les penjy pour en faire des pailles permet de rentabiliser au mieux le projet. « Aujourd’hui, nous ne pouvons utiliser que le reste de penjy qui n’est plus utilisé par ces associations dans la production de vannerie. De fait, ce n’est pas encore assez pour produire des pailles écologiques en masse », souligne Manesimanana Rafanomezantsoa Michaël, poursuivant que l’idée des rambostraws de la Société Mikalo, qu’il dirige aujourd’hui, est de montrer les possibilités.
Soulignons que les pailles écologiques fabriquées à partir du penjy ou Lepironia Articulata sont réutilisables et aussi biodégradables. Une alternative qui répond aux ODD, dans la recherche de solutions pour limiter les déchets plastiques. Â