L’arrivée d’Internet a largement ouvert l’horizon des possibles dans le monde. L’audiovisuel en a également profité, à l’exemple de la web Radio. À Madagascar, les web radios commencent également à se mettre en place, mais les problèmes d’infrastructures restent un blocage majeur.
Pouvoir émettre partout dans le monde, ne pas avoir besoin de beaucoup de matériels et surtout être exempté des procédures de demande de fréquence auprès de l’autorité… ; la radio en ligne offre de nombreux avantages. À Madagascar, la web radio se présente comme étant une solution efficace pour dépasser la limite de la zone de couverture des ondes hertziennes. Pourtant, le problème d’infrastructure et aussi le coût de la connexion Internet constituent des blocages majeurs.
Pour dépasser la couverture des émetteurs Â
À Madagascar, environ une trentaine de radios émettent aujourd’hui via Internet. « La web radio existe déjà depuis longtemps, mais dans la Grande Ile, le coût de sa mise en place reste un blocage », souligne Fanja Roger, directeur de la radio RNA Sava. En effet, si les radios sur internet ne nécessitent pas d’émetteurs hertziens, une connexion haut débit est requise et, selon les cas, un abonnement auprès d’un hébergeur en ligne.
Il faut souligner cependant le fait que les web radios permettent de dépasser la limite de couverture des émetteurs qui, dans la majorité des cas, ne dépasse pas les 100 km. « C’est un des avantages des web radios, les diasporas malgaches à l’étranger ou les personnes dans les zones qui ne peuvent plus capter les ondes FM peuvent toujours capter dès qu’ils ont une connexion à Internet», explique Faly Rakotoarivony, chef de service de la communication, du marketing digital et de l’évènementiel à l’Université d’Antananarivo, également responsable de la Radio de l’Université, qui émet aujourd’hui en ligne sur le site web de l’Université d’Antananarivo.
L’accès à Internet, un blocage majeur de leur essor
« Généralement, les stations qui émettent en onde hertzienne et  également sur le web ne ciblent pas des auditeurs nationaux, mais plutôt la diaspora malgache à l’étranger », appuie Fanja Roger, le directeur de la RNA. Dans leur cas, les cibles de la radio web RNA sont plutôt les auditeurs à l’étranger. La raison est simple : à Madagascar, l’accès à Internet est difficile autant à cause du coût encore élevé pour la majorité, mais aussi à cause de l’insuffisance d’infrastructure.
Le responsable de la Radio de l’Université, Faly Rakotoarivony, indique toutefois que, depuis quelques années, les web radios commencent à se faire une place dans les habitudes des auditeurs à Madagascar. « Le blocage est, à mon avis, le fait que la plupart des radios revêtent les couleurs d’un parti politique ou d’une religion, ce qui n’encourage pas les auditeurs. Par ailleurs, certaines ne proposent pas une grille de programme intéressante », souligne-t-il.
À Madagascar, selon les chiffres estimatifs de la direction de la régulation des médias, il y a aujourd’hui près de 500 radios qui existent sur tout le territoire national. Une trentaine émet aujourd’hui en ligne sur Streema. À noter qu’en tant que publication de contenu médiatique sur Internet, les web radios doivent se conformer à la loi 2020-006. Par contre, l’ouverture de ce type de media reste libre et ne nécessite aucune formalité administrative.