Avec la hausse progressive du coût de la vie, la valeur de l’argent s’amincit au fil des années. Pour s’assurer une vie décente ou tout simplement pour payer les factures, de nombreuses personnes cumulent au moins deux emplois.
« Mon record, c’est quatre emplois dont un à temps complet et les autres à mi-temps », indique un père de deux enfants dans la quarantaine. Cet homme qui travaille essentiellement dans le monde de la presse affirme avoir fait cela pendant deux ans de sa vie. « Sinon, j’ai toujours cumulé au moins deux emplois dans ma carrière », lance-t-il, soulignant que c’est la rançon pour lui d’une vie plus ou moins confortable. « Cela m’apporte un revenu complémentaire. Ce sont les enfants qui constituent le gros de nos dépenses, surtout par rapport à leurs activités parascolaires », ajoute-t-il. Son crédo « c’est tant qu’on a du temps et la santé, on peut travailler ».
Opportunité
Cela se traduit par des heures de travail qui s’étalent jusqu’aux premières lueurs du jour, comme c’est le cas d’une mère de famille aujourd’hui à la retraite. Pour elle, le record c’est cinq emplois. Pendant plusieurs années, elle a été à la fois professeur dans un institut supérieur, correctrice et dans un quotidien et dans un magazine, consultante en formation et administratrice de concession. « J’avais parfois des journées qui commençaient à 7h pour se terminer à 2h. Je crois que je ne suis jamais couchée avant minuit pendant plusieurs années », se rappelle cette femme qui continue de travailler malgré la retraite. Elle affirme avoir choisi cette voie par nécessité mais aussi poussée par une envie d’être indépendante financièrement vis-à -vis de son mari. « Je l’ai aussi fait par opportunité. Je ne dis jamais non et puis c’est très enrichissant lorsqu’on fait quelque chose qu’on aime », conclut-elle.
Revenu moyen estimé à 800.000 ariary
Actuellement, le freelance permet aux jeunes de s’assurer un revenu supplémentaire en plus d’un travail à temps plein. De nombreux jeunes pères et mères de famille suivent cette voie. Certains lancent un petit business en parallèle de leur emploi salarié. Le monde du travail n’est pas souvent comme l’espèrent les jeunes une fois leur diplôme en poche. On se retrouve souvent désenchanté devant les salaires que proposent certaines entreprises. « Je ne m’y attendais vraiment pas, se rappelle une jeune femme. Après un des premiers entretiens que j’ai passé, on m’avait proposé un salaire de 300.000 ariary pour un poste de responsable alors que j’ai un bacc+4. Je suis partie ».Â
La thèse de l’économiste Rado Ratobisaona sur le thème « Essai sur la dynamique des réseaux socioéconomiques face à l’imperfection du marché du travail d’Antananarivo » indique qu’un individu qui exerce une activité secondaire dans le secteur informel constitue la tendance sur le marché du travail ». Selon l’étude, le revenu moyen d’un individu dans ce cas est d’un peu plus de 800.000 ariary.