Les moyens de transports sont une des principales causes de la pollution atmosphérique, avec l’émission de gaz à effet de serre. C’est la raison pour laquelle de nombreuses villes dans le monde optent désormais pour les transports durables, davantage bénéfiques pour l’écosystème et la santé humaine. Pour Madagascar, si le concept est encore nouveau, on le pratique déjà inconsciemment.
Écologique et économique, le transport durable est un moyen de déplacement qui permet  de  réduire au minimum la consommation de carburant. Les voitures et les motos électriques, la marche ou encore le covoiturage et le vélo constituent quelques une de ces solutions. Le transport durable est aussi un style de vie qui permet de sauver de l’argent.
Quand écologique rime avec économique
En effet, cela permet d’économiser plus d’argent en partageant le moyen de transport, le coût de l’essence ou du gasoil entre plusieurs personnes par exemple. Toutes ces pratiques réduisent le nombre de véhicules en circulation dans une région et taux de la pollution de l’air causée par les pots d’échappements.
La réalité du transport durable à Madagascar
A Madagascar, on pratique déjà le transport durable sans le savoir, avec l’utilisation du transport en commun, selon Lovanirina Razakamananandro de l’association Let’s do it Madagascar. « Déjà , il y a la marche et les transports en commun. On considère aussi les taxis-motos comme moyens de transport durable, de mutualisation car on est à deux sur une moto sans recourir à deux engins différents ». Néanmoins, les cas sont différents d’une région à une autre, d’après ses explications. « Par exemple à Antananarivo, il y a beaucoup de trafic et cela peut constituer un risque pour ceux qui sont à vélo. Dans les pays étrangers, ils ont un espace dédié, les pistes cyclables. Pour le cas de Toamasina, le transport le plus utilisé est le cyclo-pousse. C’est un moyen durable qui n’émet pas de gaz à effet de serre ».
Par contre, pour les voitures électriques, elles ne sont pas encore vulgarisées dans la Grande Ile à cause du coût élevé, avec environ un prix d’achat de plus de 40 millions d’ariary.
Question sécurité pour les citoyens
Caren fait partie de ceux qui priorisent les transports en commun et la marche pour circuler en ville. « J’ai migré petit à petit vers ce mode de transport depuis 2 ans maintenant…Côté bénéfice, cela me permet de dépenser moins, d’optimiser mon temps car je n’ai plus besoin de consacrer des heures à faire des exercices de cardio en arrivant à la maison, et d’être en meilleure santé (physique et mentale). Par la même occasion, je réduis mon empreinte carbone bien que j’aie conscience que je suis loin de faire assez ». Mais selon elle, la difficulté se rapporte à la sécurité des rues de Tana. Elle ne conseille pas la circulation à pied avec des objets de valeurs au risque d’attirer les malfaiteurs. Caren fait également du vélo mais uniquement à la campagne car la circulation en ville n’est pas forcément évidente. « La circulation est assez dangereuse ».
Changer de circuit
Selon Lovanirina Razakamananandro, il faudrait pousser les jeunes startups qui font des recherches sur l’énergie verte et il y a des cas qui peuvent être appliqués à Madagascar. « L’insécurité ne nous permet pas encore de faire du covoiturage avec des personnes inconnues mais on peut déjà commencer avec des membres de notre famille ou des amis. L'idéal pour les tireurs de cyclo pousses dans les provinces serait aussi de segmenter leurs trajets par rapport à un nombre défini dans chaque secteur, car c'est un travail très acharné et qui nécessite beaucoup d'efforts », propose -t-elle. Faire un planning pour les entreprises de transport pour éviter le traffic est aussi une option. Ils peuvent commencer à tracer et à emprunter des raccourcis. Selon elle, il y a mille façons de réduire la consommation d’énergie dans la manière de se déplacer. Dans les villes comme Vienne, Prague ou Francfort, les autorités s’orientent plus vers la mobilité durable, axée plus dans le réaménagement de l’espace.